En août 1987, le corps d’une fillette victime de maltraitances avait été retrouvé dans un fossé au bord de l’autoroute à Suèvres, dans le Loir-et-Cher, rapporte franceinfo. Pendant des années, les enquêteurs tenteront de trouver l’identité de cette enfant martyre… en vain. 31 ans plus tard, les enquêteurs ont pu identifier les parents de la fillette, jusqu’ici inconnus de la justice, grâce à des prélèvements ADN réalisés sur le frère de la fillette, arrêté dans le cadre d’une tout autre affaire.
Aujourd’hui sexagénaires et originaires du Maroc, les parents ont eu sept enfants, trois filles et quatre garçons. Parmi eux, une petite fille, Inass, née le 3 juillet 1983 à Casablanca. La petite fille a bien été « déclarée dans les fichiers de la CAF, inscrite sur des passeports et sur un livret de famille », a expliqué le procureur de la République de Blois lors d’une conférence de presse. Elle a même été « inscrite dans une école maternelle mais sans jamais être scolarisée ». Depuis 1987, elle manque à l’appel.
Versions contradictoires des parents
En garde à vue, chacun des parents a donné des versions contradictoires sur ce qui a pu se passer lors de la disparition de leur enfant. Le père, qui affirme « avoir vécu un enfer avec son épouse » qui se montrait « violente avec lui et ses trois filles« , a constaté la mort d’Inass en rentrant du travail, le 10 août 1987. Il aurait alors décidé de « partir vers le Maroc » et d’abandonner la dépouille de la petite fille le long de l’A10.
La mère a d’abord indiqué n’avoir « aucun souvenir » et affirmé que sa fille « n’était pas décédée ». Devant le juge d’instruction, elle a fini par reconnaître qu’elle « pouvait être violente avec Inass« mais elle a nié toute implication dans la disparition de sa fille. Les enquêteurs vont devoir désormais s’atteler à faire la lumière sur ce qui a pu se passer ce jour-là, dans cette famille et au bord de l’autoroute. « Un jour, sans doute, la justice pourra se prononcer de manière définitive sur l’implication des uns et des autres », espère le procureur de la République.
« Halima El Bakhti, la mère de la petite Inass – appelée « l’enfant martyre de l’A10 » – est sortie de prison en juin dernier », indique Frédéric Chevallier, procureur de la République de Blois. « Ce n’est pas une libération, s’empresse d’ajouter le magistrat, mais une assignation à résidence avec surveillance électronique (ARSE), liée à son état de santé et la capacité de l’un de ses fils de l’héberger chez lui ».
A ce jour, aucune date n’a été fixée pour un procès devant les assises.