Une affaire qui ne fait pas grand bruit, mais qui pourrait aboutir sur un scandale, comme le fut celui du sang contaminé dans les années ’80.
Un programme d’envergure nationale a été mis au point pour retrouver d’anciens écoliers d’Aulnay-sous-Bois, qui auraient été potentiellement exposés à de l’amiante.
Selon l’Agence Régionale de santé (ARS) d’Ile de France, ils seraient plus de 13000 scolarisés entre 1938 et 1975 à avoir été contaminés, pour avoir pendant des années fréquenté l’une des écoles à proximité du comptoir des minéraux et des matières premières (CMMP), une entreprise située à Aulnay-sous-Bois. L’activité de cette usine consistait au broyage et à la commercialisation de différents minerais dont de l’amiante.
Une étude, menée en 2006, avait établi le danger de maladies, lié à l’activité de l’usine, mais n’avait aboutie à aucune action concrète.
Mais depuis la rentrée, l’Agence Régionale de santé finance un programme destiné à une vaste opération de recherche des personnes concernées. Un courrier a été envoyé, dans toute la France, à 3500 personnes, les invitant à consulter leur médecin. L’opération se poursuivra jusqu’à la fin de l’année.
Les anciens élèves, âgés, aujourd’hui, d’environ 45 à 80 ans, seraient susceptibles de développer des infections pulmonaires et des cancers. Ils seraient au nombre de 40 000, selon un rapport de 2012.
Pour Annie Thébaud-Mony, chercheuse et porte-parole de l’association ban Asbestos (association de lutte contre l’usage de l’amiante), le dispositif mis en place est loin de suffire: « on a l’impression qu’on craint de retrouver trop de victimes pouvant prétendre à une indemnisation. » Elle souhaite un « véritable suivi tout au long de la vie. »
Loin d’être la seule à tirer la sonnette d’alarme, d’autre, tel le collectif des riverains, dénonce avoir déjà détecté 120 cas de malades dus à l’amiante.
«Parfois, c’étaient des gens partis d’Aulnay depuis des années qui nous appelaient parce qu’ils avaient lu un article dans le journal ».
Le délai, trop court pour retrouver un maximum de personnes est aussi décrié. « Cela ne suffit pas. Il fallait prévoir des relances. On attend de nouveaux cas jusqu’en 2025 ! ». clame le porte-parole de l’association, Gérard Voide.
Qu’adviendra-t-il après la fin de l’année ? Probablement que l’affaire retombera dans les oubliettes, comme elle l’a été durant toutes ces années.