A l’occasion de la sortie de son ouvrage intitulé Qui est Charlie ce jeudi 7 mai, l’historien et démographe Emmanuel Todd revient sur la polémique suscitée par son essai, invité de l’émission « C’est arrivé demain » sur Europe 1.
Avec Qui est Charlie , Emmanuel Todd affirme que « le moment est venu d’essayer de comprendre ce qui s’est passé », et ce qui a motivé des millions de personnes à vouloir manifester au lendemain des attentats de Janvier.
D’après le sociologue, « les manifestants ne voulaient pas voir qu’ils manifestaient contre l’islam » au cœur d’un mouvement « au nom de la laïcité ».
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« L’idée même de la sociologie, c’est qu’il existe des forces sociales qui manient les individus. Cela ne veut pas dire que les gens ne sont pas libres. Ils le sont, mais en partie seulement » a-t-il expliqué.
« On peut rejeter mon livre », assure Emmanuel Todd, « mais dans ce cas, il faut rejeter toute la sociologie ».
A l’antenne d’Europe 1, le sociologue revient sur les principales conclusions de son ouvrage qu’il considère, « en fait très modérées ». « Le livre plaide pour un accommodement avec l’islam », dit-il, ajoutant que « toute confrontation sera désintégratrice pour la société française ».
Pour l’avenir de la France, Emmanuel Todd y voit « deux scénarios » bien distincts. D’une part « la confrontation – et nous sommes là-dedans.
Cela va donner plus d’islamophobie, d’antisémitisme et une France isolée », et de l’autre « l’accommodement. On reviendrait à la vraie tradition républicaine, d’une acceptation du catholicisme comme pendant la IIIe République. On sort de la phobie, on arrête d’essentialiser l’islam et de surestimer son importance et on l’accepte. On accélère la construction des mosquées pour que tout le monde soit tranquille et paisible ».