Après les massacres, l’humiliation. Un fait terrible qui s’est produit le 22 juillet dernier : des soldats israéliens ont contraint un imam de se dénuder devant des membres de sa famille ! Mohammed Omer, journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza a recueilli ce témoignage, traduit par le site Oumma.com.
Cette journée, Najjar, imam de 55 ans, l’appelle : « Le Mardi Noir du 22 juillet ».
« Nous avons crié que nous étions des civils. Mais ils ont continué à tirer comme si nous n’avions rien dit », explique Najjar, connu et très respecté dans la communauté. Quelques minutes plus tard, un chien de l’armée israélienne a bondi à l’intérieur en effrayant les enfants ; l’Imam a crié en hébreu aux soldats : « Nous sommes des civils, il y a des enfants et des bébés avec nous et nous n’avons pas de lait ni de médicaments. »
« Sortez un par un ! » ont hurlé les soldats en hébreu et ont ordonné à tout le monde de se mettre à terre : les femmes et les enfants d’un côté et les hommes de l’autre – et ont amené d’autres femmes du voisinage au coin de la rue.
« Devant toutes ces femmes ils m’ont forcé, à la pointe du fusil, à me mettre tout nu », raconte l’Imam. Il ajoute, les larmes coulant sur ses joues : « Je suis un homme respecté, et me retrouver tout nu devant tout le monde est ce qui m’est arrivé de plus humiliant de toute ma vie. » Imaginez-vous quelques secondes à la place de cet homme, pudique et profondément religieux : cette humiliation était particulièrement dégradante et ceci, les barbes sionistes en étaient parfaitement conscient.
Malheureusement, la honte aura encore duré très longtemps. Najjar explique que les soldats lui ont ordonné, ainsi qu’aux autres hommes nus, de rester debout, les bras écartés. Najjar, qui ne pouvait plus tenir debout, s’est adressé à l’un des soldats en hébreu : « J’ai mal aux bras. » Il ajoute : « Ils m’ont apporté une chaise et c’est la seule fois où ils m’ont écouté. »
Toujours dénudé, les soldats ont ordonné à Najjar d’emmener les femmes et les enfants ailleurs. « Les bombes et les bulldozers avaient fait d’énormes trous dans les rues, et j’ai dû porter ma vieille mère sur les épaules jusqu’à chez mon frère »," explique l’Imam.
Mais quand ils sont arrivés là, la maison était pleine de soldats israéliens couchés par terre sur le dos, et certains dormaient sur les matelas et les draps de la famille.
« Ces soldats étaient furieux qu’on nous ait laissés venir ici », a dit Najjar. Les hommes ont été encerclés pendant que les Israéliens décidaient, comme à la roulette russe, qui ils allaient arrêter et qui ils allaient laisser partir.
Najjar a été emmené à la Mosquée de Kuuza, fortement endommagée et dégradée par les bombardements. C’est ici que l’officier en charge des hommes qui se trouvaient chez son frère l’a interrogé avec insistance sur des membres de la famille Abu Rida, une famille très grande, bien connue à Gaza. « Oui, je vois Abu Rida à la mosquée, à la prière du vendredi », a répondu l’Imam.
L’officier, le menaçant avec son arme lui a demandé « d’où les roquettes venaient ». L’Imam répondit que « les seules roquettes que je connaisse sont les missiles israéliens des F16 et des drones. » En colère, L’officier a interrogé Najjar sur les soi-disant tunnels qu’Israël utilise comme prétexte pour étendre sa campagne militaire à Gaza.
Najjar a répondu, sans se laisser intimider : « Malgré toute vos capacités de renseignements et toute votre technologie, vos drones, vos F16, vous Israéliens, vous ne savez pas où sont les tunnels ; croyez-vous que ceux qui les construisent vont venir me dire où ils sont ? »
Les soldats ont enfin ordonné à l’Imam de remettre ses vêtements et l’ont fait sortir avec son frère à la pointe de leurs fusils. Ils ont dit à Najjar de marcher devant eux en direction du centre de la ville et d’appeler tous les habitants pour qu’ils sortent dans la rue et se rendent.
Un soldat, conscient que l’imam était écouté de tous, s’est servi de lui afin d’annoncer via haut parleur que si tous les jeunes sortaient de chez eux, il ne leur arriverait rien. « Ma gorge était sèche et je n’arrivais pas à appeler les gens à la prière tellement j’étais épuisé par le manque de sommeil et le jeûne, alors le soldat a mis son fusil sur ma tempe et m’a ordonné de dire à tout le monde de sortir », a dit Najjar.
Tous les jeunes hommes qui étaient sortis ont été arrêtés et ils n’ont laissé derrière que les femmes, les enfants et les vieillards. L’Imam a transporté sa mère chez son frère en se frayant un chemin au milieu des innombrables tanks.
Quand il est arrivé chez son frère, les soldats étaient toujours couchés partout. Ils ont enfermé la famille dans une pièce et ont gardé le reste de la maison pour eux. « J’ai entendu un soldat israélien raconter au téléphone ce qu’ils faisaient à Gaza. il disait qu’ils mettaient Gaza à feu et à sang », a dit l’Imam.
Cette expérience, la honte d’avoir été forcé à se dénuder en public Najjar ne l’oubliera jamais. Il se confie, sous le choc : « Quoiqu’il arrive je ne pourrai jamais oublier cette humiliation. La honte me poursuivra toute ma vie. »