Se retrouver sans emploi du jour au lendemain, tel est le triste cas d’un père de famille musulman qui travaillait depuis 15 ans à l’aéroport Charles De Gaulle, mais ceci était sans compter la décision de la préfecture de Seine-St-Denis de procéder à un licenciement.

Ambitieux et particulièrement rigoureux dans son travail, l’ex-employé avait récemment évolué jusqu’à devenir “agent de trafic” (statut cadre). En août 2014, il fait une demande de renouvellement de badge (obligatoire tous les deux ans) afin de pouvoir continuer à travailler. Le 31 octobre, son badge n’est plus valide et le nouveau ne lui a toujours pas été remis. Une situation jusqu’à présent inédite qui empêche désormais cet employé modèle de travailler.

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« Mon mari s’est déplacé à plusieurs reprises afin d’avoir du nouveau et de comprendre pourquoi son badge était toujours en attente et surtout sur l’urgence car les charges familiales qui lui incombent (loyer, ect…) continuent elles à être prélevées. » témoigne l’épouse, via le mouvent d’entraide “Plus Jamais ça”.

« Mon mari s’est déplacé à plusieurs reprises afin d’avoir du nouveau et de comprendre pourquoi son badge était toujours en attente et surtout sur l’urgence car les charges familiales qui lui incombent (loyer, ect…) continuent elles à être prélevées.
Il a été reçu par le secrétaire du Préfet qui lui a posé plein de questions, notamment sur des choses qui datent de quand il était mineur donc de bien avant qu’il travaille à l’aéroport. Ce sont des bêtises de jeunesse, sans gravité.
Il a demandé à mon mari s’il le filmait avec son téléphone qu’il avait en poche. Donc mon époux a dû lui montrer son téléphone pour lui prouver que ce n’était pas le cas.
Mes deux beaux-frères ont également été reçus mais eux ont été accueillis par un psy, le secrétaire et un membre de la police (DCRI).
Ils ont eu le droit à un véritable interrogatoire, avec des questions telles que :

– Pourquoi vous portez la barbe?
– Est-ce une obligation pour vous?
– Êtes-vous des tabligh?
– Quels sont les savant que vous suivez? Etc…

Ils leur ont répondu et ont conclu par le fait qu’ils n’avaient rien à se reprocher et qu’ils n’étaient pas contre une enquête. Depuis, aucune nouvelle.
Ils se sentent impuissants et face à une terrible injustice. Toutes ces années, ils ont travaillé avec respect et étaient des employés irréprochables pour finalement être condamnés comme des criminels. Surtout que nous même condamnons ces actes ignobles. Le moral de mon mari est au plus bas, il ne dort plus.
»

Début Mars 2015, la famille reçoit un courrier de la préfecture de la Seine St-Denis indiquant que l’habilitation d’Ali à exercer son emploi au sein de l’aéroport Roissy Charles De Gaulle lui a été retirée.

« Mr X ne remplit pas les conditions nécessaires pour continuer à bénéficier d’une habilitation en zone de sûreté à accès réglementé des plates formes aéroportuaires », pouvons-nous lire sur la lettre signée du Préfet délégué pour la sécurité et la sûreté des plates-formes aéroportuaires de Roissy Charles de Gaulle.

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La préfecture explique sa décision par des « informations communiquées par les services de police spécialisés » précisant que « l’employé de la société X représente un risque à atteinte à la sécurité intérieure et à la sûreté de l’État ».

Pour la famille, qui est sous le choc, le seul “tord” de ces trois employés visés par ces mesures est certainement le fait qu’ils soient « musulman » et « barbus », même si les services de sécurités ne le mentionnent pas.

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