Avec la difficulté de garder son emploi face à la crise et aux défections de nos dirigeants qui ont du mal à enrayer le chômage, il faut en plus une sacrée dose de patience pour affronter les humiliations sur notre lieu de travail.
[Ne manquez plus aucune info et rejoignez vite HBK sur Facebook en cliquant ICI ! ]
Que dire de ce scandale qui éclabousse la SNCF, celle-ci vient d’être épinglée dans le cadre d’un fichier manuscrit qui relate sous forme d’appréciations plutôt personnelles le comportement des agents SNCF.
Le fichier a été retrouvé par hasard dans un bureau de la gare Saint-Lazare par les syndicats CGT et Sud Rail, on peut notamment y lire: « Roi de l’embrouille », « travail correct mais pas ouf », « stupide », « vient du fin fond de la campagne , « détesté par l’équipe »…
Les “agents de départ” 25 au total étaient chargés de donner le feu vert aux trains pour la fermeture des portes, ils ont été répertoriés selon leur appartenance syndicale, leur penchant à faire grève ou non et leur comportement au travail: « prière au local… sans gêne pour les autres », « cafte les autres »…
Leur vie privée intéressait tout autant leurs supérieurs, puisque leur état civil, leurs ruptures amoureuses ou encore leur trait de caractère: « un peu conne », « fêtard », « un peu instable », « gros problème d’alcool », « un peu feignant »…se sont retrouvés sur le fichier.
La « racaille de bas de plafond » qui « travaille pas trop mal quand même » reçoit une meilleure appréciation que celui qui est « très chiant côté sécu »..
Les syndicats n’ont pas manqué en faire part à la direction qui s’est empressée de présenter ses excuses le 15 novembre à l’ensemble des agents par le biais d’un courrier signé par le dirigeant d’Unité opérationnelle de la gare Saint-Lazare, Renaud Mermilliod.
« Cette liste, probablement rédigée il y a un an lors de la passation de pouvoir entre deux dirigeants de proximité, contient des propos inappropriés, injustifiés et contraires à la charte de l’éthique de l’entreprise portant notamment sur la vie privée de certains des agents de votre équipe. Une enquête a été ouverte », écrit-il.
Mais les cheminots de la CGT ne l’entendent pas de cette oreille, pour eux il ne s’agit nullement d’un cas isolé.
« Ce fichage n’est pas que le fait d’un petit chef zélé mais bien le résultat d’une méthode de management mise en place par toute l’équipe dirigeante de l’Etablissement gare Transilien. Si un tel fichier existe sur une équipe, on peut se poser la question si cela n’est pas généralisé à l’ensemble des équipes »; ont-ils dénoncé.
D’ailleurs ce fichier est loin d’être le seul à avoir été trouvé. Selon Fabio Ambrosio de Sud Rail, « le même genre de fiches a été retrouvé sur la zone de Cergy, rédigées par une autre main ».
La direction tente cependant de minimiser en déclarant: « Ce document date de 2013, il ne s’intéresse qu’au travail et n’est pas du tout insultant. ».
Ce climat délétère entre la direction et les cheminots avait poussé ces derniers à appeler à un arrêt de travail mardi dernier.
Un scandale pris « très au sérieux » par la SNCF qui a lancé une enquête éthique indépendante tout en soulignant qu’« En attendant la fin de l’enquête, les deux agents concernés ont été éloignés du service ».
