Samedi dernier, la France s’est imposée 2 buts à 1 face au Portugal.
Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), a accordé une interview au nouvel observateur, il nous livre sa vision sur ce monde à part, celui des supporters de foot.
Présent lors du match, il constate que la moitié des tribunes, du stade de France, supporte l’équipe portugaise. La plupart des portugais venus assister au match, sont des français d’origine portugaise, ils sont donc là en voisin. Logique, quand on sait qu’une forte concentration de la population portugaise habite dans le coin.
Pour Pascal Boniface, il n’est en rien choquant qu’un français d’une autre origine soutienne l’équipe de son pays de souche.
« Nous avons pourtant la même nationalité, nous votons tous et payons des impôts en France mais nous n’avons pas les mêmes racines. Ceci ne me choque en aucune manière. Je trouve plutôt sympathique que la France soit ce pays fait d’origines multiples où chacun peut se sentir à la fois Français et différent »
« Tout ceci fait d’excellents français ! » déclare-t-il.
Souvent, les supporters commencent par soutenir leur pays et si celui-ci perd, leurs encouragements se reportent vers la France.
Ceci vaut pour tous les français quelle qu’en soit leur origine, qu’ils soient, portugais, espagnols, allemands, polonais, algériens, marocains, etc… D’abord leur pays, puis la France.
Mais si la France joue contre un pays qui n’est pas le leur, ils seront les plus fervents supporters des bleus.
A la 44ème minute ; la moitié du stade chantait à tue-tête la Marseillaise, pendant que l’autre moitié la sifflait en criant « Portugal » « Portugal ».
Le lendemain, étrangement, silence radio du côté des médias, s’étonne notre commentateur, « si » poursuit-il « la France avait joué avec un pays du Maghreb et que la Marseillaise avait été sifflée, nous aurions eu tout de suite les réactions immédiates sur les chaînes d’information continue et le lendemain, les gros titres de la presse ».
Mais pourquoi « si » ?
En octobre 2008, la France joue contre la Tunisie. La Marseillaise a été sifflée, comme elle doit l’être, probablement, chaque fois par l’équipe adverse. Mais là ! Tollé général des médias, criant au scandale, l’information a été diffusée en boucle sur toutes les chaînes, les politiques s’en mêlent.
Le président de la république, Nicolas Sarkosy et ses ministres vont jusqu’à essayer de trouver des solutions contre ceux qui sifflent l’hymne national.
Bien avant cela, en 2001, France/Algérie, les mêmes faits ont donné lieu à la même agitation médiatique
En 2005, la France joue contre Israël pour la qualification au Mondial 2006, les spectateurs israéliens sifflent l’hymne français et conspuent Fabien Barthez tout au long de la partie.
En a-t-on entendu parler ? Non
En 2007, lors de la qualification pour l’EURO 2008, disputée à Milan, les supporters italiens avaient sifflé la Marseillaise.
En a-t-on entendu parler ? Non
Bref ! Tous les hymnes du monde sont sifflés lors de rencontres footballistiques, ça fait partie du jeu !
Mais, étonnamment, le déchaînement médiatique ne se produit que lorsqu’il s’agit de supporters arabes, nord africains, basanés, appelez les comme vous le voulez.
Et là, on nous ressort les vieux dossiers, échec à la politique d’intégration, échec scolaire, la religion, la délinquance etc, etc…
