Georges Clooney est un acteur engagé il l’a à maintes fois démontré en n’hésitant pas à se servir de sa notoriété pour sensibiliser les gens aux causes qu’il défend. Mais contrairement à certains, il ne se contente pas de parader en profitant de sa célébrité, il a notamment organisé en 2010 un téléthon spécial en faveur des sinistrés du tremblement de terre en Haïti.
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Loin de s’arrêter en si bon chemin, Georges Clooney a récolté des fonds pour les victimes de l’ouragan Katrina qui avait frappé la Louisiane et la nouvelle-Orléans mais aussi lors des attentats du 11 septembre 2001 en se mobilisant pour les victimes ou encore contre la guerre civile au Darfour. Bref ! L’acteur ne se contente pas de parler, il agit, comme à l’occasion de la 66e Berlinale où il est venu présenter son dernier film réalisé par les frères Cohen «Ave César !».
Il a profité de son séjour en Allemagne le 12 février pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, pas pour lui relater le pitch du film mais l’alerter sur la tragédie qui se joue actuellement en Syrie.
Préoccupé par le sort des migrants, l’acteur s’est confié à la chancelière allemande qui tient un rôle prépondérant dans l’accueil des migrants. Il en dévoile les teneurs dans un entretien accordé au journal Le Figaro.
LE FIGARO- Vous avez rencontré Angela Merkel. Quelle a été la teneur de vos échanges?
«GEORGE CLOONEY- J’ai rencontré Angela Merkel avec David Milliband, le président de IRC (International Rescue Committee) avec lequel je travaille depuis plusieurs années. Ma femme et moi voulions avoir une entrevue avec la Chancelière parce que l’Allemagne joue un rôle déterminant dans la crise des réfugiés, avec un grand sens des responsabilités. Les autres pays sont à la traîne, y compris le mien, les États-Unis. Nous n’accueillons que 10 000 réfugiés par an, c’est une honte. Notre aide est insuffisante.»
Avez-vous évoqué la guerre en Syrie?
«Bien sûr car cela reste le cœur du problème. Ces gens essayent simplement de rester en vie. Ils ne viennent pas à Munich pour la gastronomie, ils viennent parce qu’ils sont en train de mourir. Ils laissent tout derrière eux parce que leur pays implose. Je suis Irlandais, nous n’étions pas forcément les bienvenus et nous nous sommes installés, cela fait partie d’un processus. Ma conversation avec la Chancelière portait donc l’aide que nous pouvions fournir car le sujet est devenu de plus en plus sensible depuis Cologne.
Je peux tout à fait le comprendre. Les événements de San Bernardino, qui n’a pas de lien avec la question des réfugiés, a provoqué des commentaires xénophobes sur l’éradication des musulmans aux États-Unis. Surtout en période de campagne, comme c’est le cas actuellement avec les primaires, les extrêmes font entendre leurs voix de façon assourdissantes. Mais on ne va pas chasser dix-huit millions de musulmans de notre pays! Ni renvoyer les Latinos de l’autre côté de la mer!»
Angela Merkel a-t-elle exprimé des doutes sur sa politique d’ouverture vis-à-vis des migrants?
«Je l’ai trouvé très claire dans sa position. Elle maintient les portes ouvertes. Elle m’a dit qu’elle espérait que les États-Unis prendront part au leadership. Cela me semble aussi important. À cause des erreurs que nous avons commises en Irak et en Afghanistan, nous avons tardé à réagir sur la Syrie et Poutine en profite.»
Seriez-vous prêt à accueillir des réfugiés chez vous?
«Alma (son épouse) et moi en avons déjà discuté. Il se trouve qu’aucun réfugié ne peut poser un pied aux États-Unis, mais nous serions prêts à le faire. Je passe deux ou trois jours par semaine à essayer de soulever des fonds pour les réfugiés syriens, cela compte plus que tout dans ma vie à l’heure actuelle. Je comprends votre suggestion mais j’ai l’impression de consacrer beaucoup d’énergie et de temps à cette cause. Simplement parce que j’ai de la chance. Je ne suis pas un politicien mais l’une des choses que je sais faire c’est attirer l’attention.»