Invité, lundi, du Grand Oral de Sciences Po, Jean-François Copé a débattu avec le directeur exécutif du Collectif contre l’islamophobie en France, Marwan Muhammad, de l’Islam. Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes aux opinions diamétralement opposées ne sont pas repartis bras dessus, bras dessous.
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Copé venu défendre son programme électoral face aux étudiants de Sciences Po semblait assez détendu du moins jusqu’au débat avec Marwan Muhammad.
Après avoir répondu avec légèreté aux élèves, l’ancien président de l’UMP est passé d’un état décontracté à celui de tendu.
Et pour cause, peu habitué aux interlocuteurs musulmans de poids, Jean-François Copé espérait sans doute en finir rapidement avec le débat. Mais très vite, le maire de Meaux se rend compte que la partie est loin d’être gagnée. Dès la première question posée par Marwan Muhammad, on le sent déjà sur la défensive.
« On se demande si vous êtes encore capable de faire de la politique sans problématiser les musulmans » lui lance le président du CCIF, en ajoutant : « Êtes-vous capable de formuler un projet politique suffisamment rassembleur, sans monter les gens les uns contre les autres ».
Le ton est donné, Copé va alors sortir les griffes après avoir affirmé sans broncher qu’il est contre toute forme de rejet. Puis faute d’arguments concrets qui auraient pu démentir son acharnement anti-musulmans, le candidat à la primaire de la droite va se lancer dans une longue série d’accusations et d’insinuations à l’encontre de Marwan Muhammad.
« Vous êtes en vérité un cheval de Troie du discours islamiste » faisant allusion aux invités conviés lors des dîners de l’association. Accusation à laquelle rétorque le président du CCIF « Le CCIF dialogue avec tout le monde. »
Les répliques fusent de part et d’autres pour le plus grand bonheur des étudiants de Sciences Po, qui acclament tantôt l’un, tantôt l’autre.
Il est clair que Jean-François Copé a perdu de sa superbe, face à un Marwan Muhammad calme et sûr de lui.
A la fin du débat, une jeune femme prend la parole pour féliciter le président du CCIF et critiquer Copé pour son intolérance, celui-ci va alors s’emporter : « Madame, vous n’êtes pas les musulmans de France », dit-il la gorge nouée par l’indignation.
Bien sûr, la presse s’est empressée de commenter le débat houleux entre les deux hommes en donnant la parole à Jean-François Copé qui a pu à loisir en rajouter une couche n’ayant plus personne pour le contredire.
