Le service «Nike ID» de la célèbre marque de chaussures donne la possibilité à ses clients de customiser selon leur goût des sneakers. Donc à chacun de faire appel à son imagination pour personnaliser sa paire de basket et en faire un élément unique avec un mot ou une phrase choisi librement.
Evidemment une “charte déontologique” a été créée pour limiter les abus, la marque a donc interdit un ensemble de mots entrant dans les catégories «Blasphème», «Argot inapproprié», «contenu insultant ou discriminatoire», «contenue incitant à la violence» etc..
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Jusque-là rien de répréhensible jusqu’au moment où Nabeel Kaukab, un entrepreneur technologique new-yorkais dans l’industrie pharmaceutique aux Etats-Unis s’amuse à customiser sa paire de chaussures avec les mots «musulman» et «Islam» et là il se rend compte que ces mots, pourtant absents de guide d’utilisation de la marque, ne sont pas acceptés. Outré il décide d’écrire une lettre ouverte sur sa page Facebook à Nike.
« Alors que j’essayais de choisir plusieurs mots pour faire personnaliser mes chaussures, j’ai remarqué que pour Nike, ni le mot “musulman” ni le mot “Islam” n’étaient “en accord” avec votre guide d’utilisation. Sur la base de votre guide, je dois vous demander, dans quelle catégorie de mots interdits doivent entrer les mots “Islam” et “musulman”? » », a-t-il invectivé l’équipe Nike.
Ajoutant : « Pour autant que je (ainsi que toute personne rationnelle) peux supposer, aucun de ces mots n’est un blasphème, argot (approprié ou inapproprié) [ou ne présente un caractère] injurieux ou discriminatoire (plus d’un milliard de personnes se sentent concernés quand on parle des musulmans) ». « Sachant qu’il n’y a pas de marque déposée ou de protection sur les mots “musulman” ou “Islam”, et en procédant par élimination, il ne reste plus à vos clients qu’à supposer les choses suivantes: soit vous croyez que les mots “Islam” ou “musulman” incitent à la violence soit ce sont des mots que Nike ne veut pas mettre sur ses produits », a argumenté judicieusement Nabeel Kaukab.
Une interpellation légitime quand les mots «Juif», «Hindou» ou encore «Christ» sont quant à eux autorisés contrairement à « Allah» ou «Coran», mais encore plus étonnant des mots comme «Ku Klux Klan», «Al Qaïda», «Daesh», «Pol Pot» etc.. sont admis.
Les dizaines de milliers de musulmans clients de la marque seront certainement sensibles à ce manque de considération de leur religion. La polémique créée par l’attitude de Nike l’a obligée à réagir:
« Notre intention était d’être culturellement sensible à placer des références religieuses musulmanes sur des chaussures via notre programme de personnalisation, NikeID. Dans cet objectif, nous avons filtré les mots “musulman” et “Islam”. Nous avons réalisé que cette décision [de filtrage] était mal placée. Ils [les deux mots] seront rajoutés dans les options du programme NikeID ».
Inquiète de perdre un potentiel non négligeable en terme de marché, la célèbre marque a préféré faire machine arrière en réhabilitant les mots incriminés dans un premier temps. Nebbel Kaukab, grâce à sa réactivité a su moucher la multinationale un peu trop méprisante à l’égard d’une partie de sa clientèle.