Le héros sans papier qui a sauvé un homme de la noyade, s’est retrouvé, suite à son acte de bravoure, dans une bien mauvaise posture.
De héros, Rachid Djaoued est redevenu le sans papier qu’il était, depuis plus de dix ans, avec pour seule perspective d’avenir, l’expulsion vers son pays d’origine, l’Algérie.
Le 20 novembre dernier, à Toulouse, il est arrêté dans un squat, lors d’une perquisition effectuée par les gendarmes du Gers. Ironie du sort, la veille de son interpellation, il a été contacté par un fonctionnaire de la préfecture de Haute Garonne, qui l’avertissait qu’une récompense allait lui être décernée pour son geste, et qu’il devait de ce fait rester joignable.
Et pour être joignable, il l’était effectivement, mais au centre de rétention administrative depuis ce malheureux 20 novembre, avec un avis d’expulsion délivré par le préfet du Gers.
L’histoire aurait pu s’achever ici, comme pour tant d’autres “clandestins” dans la même situation, mais un revirement inattendu et favorable au jeune héros malchanceux, vient d’égailler son triste avenir.
Le 26 novembre, le juge des libertés et de la détention a jugé l’interpellation irrégulière, comme l’a également signalé, dans une déclaration, l’avocate du jeune algérien, l’irrégularité d’une procédure de flagrant délit par les gendarmes du Gers. Or, ils n’en avaient pas reçu l’ordre du parquet, et aucune infraction constatée ne justifiait l’entrée des forces de l’ordre dans le squat.
Une fin heureuse pour Rachid Djaoued, qui se retrouve libre de circuler sans craindre une nouvelle arrestation.
Pour compléter le tableau, une régularisation en bonne et due forme serait souhaitée. Tels ces deux tunisiens, qui, dans la même situation en août dernier, ont sauvé plusieurs personnes d’un incendie à Aubervilliers, et ont obtenu leur régularisation par le préfet de Seine-saint-Denis.
Tous les héros mettant leur vie en danger pour sauver celle des autres, devraient être honorés, de quelques origines qu’ils soient.