Bien que le film ne soit pas encore à l’affiche, il fait déjà grand bruit. Le dernier film de Nabil Ayouch «Much Love» (Zine li fik) a créé un vent de marée au Maroc après la diffusion d’un extrait sur Youtube. L’extrait en question peut évidemment choquer, on y voit 3 prostituées à bord d’un taxi qui parlent en termes très crus de leurs clients.

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Un long métrage qui aborde le thème tabou de la prostitution. Le réalisateur a, passé un an, baigné dans le monde glauque de la nuit à côtoyer des prostituées avec lesquelles il a beaucoup parlé pour les besoins de son film

Par ce film Nabil Ayouch a voulu mettre en exergue ce côté sombre du Maroc que l’on tente de cacher à tout prix, mais qui est loin de représenter la majorité. Mettre en lumière et sur grand écran cette partie intime et honteuse d’un pays musulman a créé l’indignation auprès du peuple marocain.
Quoiqu’il en soit les marocains n’ont pas attendu la sortie du film pour crier leur colère et accuser le réalisateur d’être un traître à son pays, empiétant sur les plates-bandes des détracteurs du Maroc qui le comparent à la Thaïlande, haut lieu de débauche.

Donner l’image d’un pays où tout semble permis, où le tourisme sexuel est devenu une source de revenus, ne pouvait que déplaire à la majorité de la population.

Un sursaut de fierté national en somme, qui plonge le réalisateur dans une polémique à laquelle il est habitué maintenant. Des appels à la mobilisation générale ont même été envisagés afin d’organiser une grande marche pour dénoncer le film et l’image nauséabonde qu’il véhicule.

Il semble peu probable, devant ce tollé d’indignation, que le film soit projeté dans les salles marocaines. Cependant Nabil Ayouch a souvent été confronté au scandale. Revenons sur certaines de ses productions qui ont autant été décriées.
«Une minute de soleil en moins» a été interdit en 2002, en cause des scènes sexuellement explicites.

«Wathever Lola wants» en 2008 devait être projeté lors de l’ouverture du Festival d’Alexandrie, mais déprogrammé en dernière minute, car jugé trop offensant pour les égyptiens.

«My Land» 2012 est un document réalisé en Israël où la parole est donnée aux palestiniens et aux israéliens, le réalisateur tente de démontrer que les terres appartiennent autant aux palestiniens qu’aux israéliens. Les réseaux sociaux s’enflamment et traitent Nabil Ayouch de sioniste (allusion à sa mère qui est de confession juive).
Pouvons-nous en déduire que le réalisateur aime créer la polémique et «Much Love» n’en sera qu’une de plus à son palmarès.

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