La crise des migrants qui angoisse le vieux continent semble donner des idées à certains. La société israélienne SodaStream a vu dans la situation actuelle l’occasion de redorer son blason. Faisant appel à son âme charitable, le PDG de la firme Daniel Bimbaum a proposé d’offrir un emploi à 1000 réfugiés syriens dans sa nouvelle usine située à Rahat dans le sud d’Israël.
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« En tant que fils d’un survivant de la Shoah, je refuse de rester là à observer cette tragédie humaine se dérouler juste en face en Syrie », a t-il déclaré apparemment atteint d’une amnésie subite puisqu’il semble oublier les exactions commises quotidiennement par son peuple contre les palestiniens, et d’ajouter en toute modestie:
« Tout comme nous avons toujours fait de notre mieux pour aider nos frères et soeurs palestiniens en Cisjordanie, le temps est venu pour les entreprises locales (…) de résoudre la crise humanitaire syrienne et d’aider ceux dans le besoin. Nous ne pouvons pas attendre que nos politiques assument seuls le fardeau de fournir une aide pour les réfugiés ».
Un comble pour cette entreprise qui a construit son usine sur des terres spoliées à ses propriétaires palestiniens et ce n’est qu’au bout d’une longue campagne de boycott au succès retentissant que SodaStream, contre son gré, a été contrainte de plier bagages.
La nouvelle décision de la direction d’installer sa nouvelle usine dans une ville de regroupement des bédouins du Néguev serait dictée par son souhait d’aider la région touchée par un taux de chômage important. Mais les réelles causes d’investir la région dateraient de 1963, quand le général Moshe Dayan donnait sa propre vision des Bédouins en déclarant : « Nous devrions transformer les Bédouins en un prolétariat urbain ». Voilà peut-être la réelle stratégie visée par la firme.
Bien sûr le maire de la ville monsieur Al-Krenawi y voit l’opportunité pour les 55.000 habitants de trouver un emploi et par la même occasion d’offrir l’hospitalité aux réfugiés. « La dignité humaine et l’hospitalité sont des valeurs fondamentales de notre culture et nous ne tolérerons pas l’indifférence face à la souffrance des autres.
Dans un premier temps, nous serons en mesure de recevoir 1.000 réfugiés, et ensuite à travers une collaboration continue avec SodaStream, nous avons l’intention d’aider plus. Nous espérons alors que le gouvernement soutiendra notre effort commun » a-t-il confié.
Une initiative qui n’a pour le moment pas trouvé écho auprès du gouvernement israélien farouchement opposé à un arrivage de réfugiés.
