Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, a été suspendu après avoir divulgué des informations confidentielles faisant état de viols sur enfants commis par des soldats français en opération en Centrafrique, affirme The Guardian ce mercredi 29 avril.
Intitulée « Violence sexuelle sur enfants par les forces armées internationales » et tamponné de la mention « confidentiel » sur chaque page, le rapport détaille entre autre le témoignage de jeunes garçons accusant les soldats français d’avoir abusé d’eux sexuellement en échange d’argent ou de nourriture, dans le camp de M’Poko situé à l’aéroport de Bangui, la capitale du pays.
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L’ONU a fait face à plusieurs scandales dans le passé lié à son incapacité à agir sur les réseaux pédophiles opérant en République démocratique du Congo, au Kosovo et en Bosnie. Il a également fait face à des allégations d’inconduite sexuelle par ses troupes en Haïti, au Burundi et au Libéria.
Les violations décrites dans le rapport interne ont eu lieu avant et après que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) ait été mis en place l’an dernier.
Les entretiens avec les enfants maltraités ont été réalisés entre mai et Juin l’année dernière par un membre du personnel du bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme et un spécialiste de l’UNICEF.
Des sources provenant de l’ONU ont confirmé qu’une enquête menée par les Français était en cours, en coopération avec l’ONU.
Marie-Paulette, une résidente du camp de réfugiés est totalement révoltée. Elle en veut aux militaires et assure qu’elle « ne veut pas les voir ici ».
Mercredi, le gouvernement français a confirmé que les autorités de Paris ont enquêté sur les allégations. Un communiqué du ministère de la Défense a déclaré que le gouvernement « a été mis au courant fin Juillet 2014 par le haut-commissariat de l’ONU pour les droits humains des accusations d’enfants victimes d’abus sexuels par des soldats français ».
Si les faits sont avérés, ces soldats comparaîtront devant une cours d’assise composée de magistrats professionnels (comme pour les affaires de terrorisme). Ils risquent vingt ans de réclusion criminelle puisque dans cette affaires, les viols concernent des mineurs de moins quinze ans.