Tous les israéliens ont pour obligation de servir l’armée, femmes et hommes seront un jour confrontés au choix difficile d’obéir en perpétrant des atrocités contre des civils ou de refuser l’innommable.
Tair Kaminer fait partie de cette catégorie d’israéliens qui ont osé dire non. Non pour aller se battre au nom d’une sacro-sainte sécurité qui n’a pour seul objectif que de décimer peu à peu une population désarmée. Pour ce geste courageux, la jeune fille de 19 ans croupit en prison pour une durée de vingt jours.
Le 10 janvier dernier, la jeune lycéenne s’est présentée décontractée et souriante au Centre d’incorporation de Tel Hashomer à Tel-Aviv où une armada de caméras et de journalistes l’attendaient, elle est venue purger sa peine.
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La «mesarvot», (objecteur de conscience) a refusé d’effectuer ses deux ans de service militaire obligatoire, ce qui lui vaudra vingt jours d’incarcération. Son parcours n’est pas habituel, élevée loin de la haine elle ne suit pas le chemin traditionnellement emprunté par les familles israéliennes qui apprennent tôt à leurs enfants à se méfier des Palestiniens et à les traiter en ennemis.
« La vie que j’ai eu jusqu’à présent a tourné autour du don et de la responsabilité sociale, et c’est ainsi que je veux qu’elle continue », déclare-t-elle en répondant à ceux qui s’inquiète du risque de la voir freiner ses relations sociales et sa carrière et à ses détracteurs qui l’accusent « d’encourager la jeunesse à ne pas participer à la sécurité d’Israël ». Mais pour la jeune fille la situation est claire et limpide : « On ne peut pas créer un îlot de sécurité au milieu d’une occupation qui opprime ».
Il faut reconnaître que de plus en plus de voix s’élèvent et même au sein de l’armée pour dénoncer la politique meurtrière menée par le gouvernement israélien à l’encontre des Palestiniens.
Mais Tair a aussi reçu de nombreux soutiens, une centaine de personnes s’est regroupée devant le bâtiment dimanche pour soutenir son action et les commentaires sur Facebook vont bon train la comparant à la résistante allemande Sophie Scholl guillotinée par le régime nazi pour avoir affiché son hostilité à la guerre.