Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le prince héritier des Émirats arabes unis (EAU) Mohammed Bin Zayed Al Nahyan, qui sont accusés de la mort de milliers de civils lors d’attaques en Palestine et au Yémen, ont été nominés pour le prix Nobel de la paix 2021.
Al Nahyan et Netanyahu ont été nominés mardi pour le prestigieux prix pour leur signature d’un pacte de normalisation entre leurs pays plus tôt cette année.
Lord David Trimble, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1998 aux côtés de l’ancien politicien nord-irlandais John Hume pour son rôle dans l’accord de paix irlandais, aurait nommé Netanyahu et Al Nahyan, indique Anadolu.
Bien que les deux dirigeants soient candidats au prix de la paix, ils sont parmi les principaux acteurs des conflits et des guerres civiles qui ont tué de nombreux civils au Yémen, en Libye et en particulier en Palestine.
Acteur clé des EAU dans la guerre civile au Yémen
Al Nahyan est une figure éminente du printemps arabe avec une politique de répression des acteurs et de soutien aux représentants des anciens régimes.
Sous sa direction, les EAU sont connus pour avoir attisé la guerre civile au Yémen ainsi que le conflit en Libye et l’aggravation des divisions dans la région.
Selon l’ONU, plus de 100 000 personnes sont mortes à ce jour dans la guerre civile au Yémen, où les Émirats arabes unis sont également un acteur important.
Les EAU maintiennent une présence militaire dans le pays, où 14 millions de Yéménites sont menacés de famine.
Selon des documents de l’ONU, les EAU soutiennent également 90 000 militants yéménites ainsi que leurs propres troupes.
Une délégation internationale dirigée par l’ONU au Yémen a publié un rapport détaillé le 9 septembre disant que toutes les parties du pays, y compris l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, avaient violé les lois internationales relatives aux droits de l’homme et disposaient de preuves raisonnables que les parties avaient commis des crimes de guerre.
Utilisant les importantes recettes pétrolières du pays pour accroître son influence régionale et renforcer sa position, Al Nahyan est cité parmi les personnalités clés au Yémen ainsi que dans l’instabilité et le conflit en Libye.
Al Nahyan soutient ouvertement le chef de guerre libyen Khalifa Haftar, qui a lancé une tentative de coup d’État en Libye et a embrassé celle en Égypte à la suite d’une élection contestée en 2014.
Il a également développé des liens étroits avec Haftar après la tentative de coup d’État et a fourni un soutien économique, diplomatique et militaire inconditionnel à l’ambitieux général pour l’aider à prendre le contrôle de toute la Libye.
Benjamin Netanyahu
Sous la direction de Benjamin Netanyahu, environ 3 500 Palestiniens, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été tués et des milliers d’autres blessés dans les attaques des forces armées israéliennes.
Netanyahu, connu pour être le fer de lance de l’oppression et des violations des droits des Palestiniens par Israël, ainsi que pour ses opinions d’extrême droite, était Premier ministre lorsque l’armée israélienne a mené deux attaques sanglantes sur la bande de Gaza bloquée.
Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, près de 3500 Palestiniens ont été tués dans des attaques des forces israéliennes ordonnées par Netanyahu, qui est Premier ministre depuis 2009.
Parmi les Palestiniens tués dans les attaques israéliennes, 799 étaient des enfants et 342 femmes.
2 attaques à grande échelle ordonnées sur Gaza
La bande de Gaza a payé le prix le plus lourd pour les attaques israéliennes pendant l’ère Netanyahu.
Netanyahu, qui a été Premier ministre à sept reprises, a ordonné deux attaques sanglantes contre la bande de Gaza – l’opération « Pilier de la défense » de 2012 et l’opération « Bordure protectrice » de 2014.
Outre les pertes en vies humaines, les deux attaques, qui ont conduit à des destructions majeures à Gaza, ont été au premier plan des massacres de Palestiniens par Israël ces dernières années.
Selon B’Tselem, 167 Palestiniens ont été tués dans les attaques israéliennes contre Gaza en 2012.
2014, l’une des années les plus sanglantes
Le 8 juillet 2014, Israël a lancé des attaques contre Gaza au cours de l’une des années les plus sanglantes de l’histoire palestinienne.
Selon le rapport de l’ONU, l’armée israélienne a attaqué Gaza avec environ 50 000 chars, des obus d’artillerie et 6 000 frappes aériennes en 50 jours.
Les attaques ont martyrisé 2 251 Palestiniens, dont 551 enfants et 299 femmes, blessé plus de 11 000 personnes et rendu orphelin plus de 1 500 enfants.
Les autorités palestiniennes ont noté que 28 366 maisons avaient été endommagées, dont 3 329 complètement détruites et 23 445 partiellement détruites, en particulier dans la ville, qui avait été détruite par des frappes aériennes.
À Gaza, 65 000 Palestiniens se sont retrouvés sans abri, avec des infrastructures fortement endommagées par les attaques.
Massacre sous les yeux du monde
Les forces israéliennes sous Netanyahu ont commencé un nouveau massacre dans la région en 2018.
Au cours des manifestations pacifiques de la «Grande marche du retour» à la frontière de Gaza qui ont commencé le 30 mars 2018 et ont duré des mois, les soldats israéliens n’ont pas retenu l’usage excessif de la force contre les Palestiniens, y compris l’utilisation de balles réelles.
L’administration de Netanyahu n’a même pas toléré les manifestations pacifiques exigeant le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés de leur territoire et la levée du blocus de la bande de Gaza imposé par terre, air et mer depuis 2006.
Les soldats israéliens ont massacré des Palestiniens sous les yeux du monde au cours de ces manifestations, qui ont été suivies dans des émissions télévisées en direct.
Selon Al Mezan, une organisation de défense des droits de l’homme à Gaza, 215 Palestiniens ont été martyrisés par des soldats israéliens lors des manifestations et des milliers ont été blessés.
Lors des attaques israéliennes contre la frontière de Gaza, 47 enfants, deux femmes, quatre agents de santé, deux journalistes et neuf personnes handicapées ont été martyrisés.
