Les parents, l’oncle et la tante d’une adolescente musulmane bosniaque qui l’ont violemment frappée et tondue à Besançon, parce qu’elle fréquentait un chrétien d’origine serbe, « seront reconduits à la frontière car ils n’ont rien à faire sur le sol national », a assuré dimanche Gérald Darmanin.
« Dès la fin de la procédure judiciaire, ils seront reconduits à la frontière car ils n’ont rien à faire sur le sol national », a tweeté le ministre de l’Intérieur. L’entourage de Darmanin a précisé à l’AFP que les quatre mis en cause seront concernés par cette mesure d’expulsion.
Les mis en causes sont désormais sous contrôle judiciaire et seront jugés. Dès la fin de la procédure judiciaire ils seront reconduits à la frontière car ils n’ont rien à faire sur le sol national.https://t.co/LaA0uJCioY
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 23, 2020
La police alertée par le fiancé
Les parents de la jeune fille de 17 ans, son oncle et sa tante ont été placés jeudi sous contrôle judiciaire en attendant leur procès, à l’automne, devant le tribunal correctionnel de Besançon pour « violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion ». Ils avaient été interpellés lundi par la police, alertée par le petit ami de l’adolescente, après l’avoir rouée de coups et avoir tondu ses cheveux, précise 20 minutes.
Déboutés en décembre
Ses parents, arrivés de Bosnie-Herzégovine en 2017, n’acceptaient pas qu’elle veuille se marier avec son petit ami, un Serbe chrétien habitant dans le même immeuble à Besançon. Après avoir été définitivement déboutés du droit d’asile en décembre 2019, les parents de l’adolescente faisaient l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, a indiqué le secrétaire général de la préfecture du Doubs, Jean-Philippe Setbon.
Parents de cinq enfants, ils avaient alors demandé à bénéficier d’une aide au retour volontaire, mais la procédure s’était arrêtée avec l’épidémie de coronavirus et la fermeture des frontières de Bosnie-Herzégovine. « Il va falloir attendre le jugement pour négocier un éloignement », a ajouté M. Setbon, précisant que la jeune fille, sous protection judiciaire dans une structure adaptée, ne sera pas concernée par cette mesure. L’oncle et la tante, arrivés en France en 2016, bénéficient d’un statut de réfugiés qui pourrait leur être retiré « vu leur implication, en fonction du jugement », a encore prévenu M. Setbon à Sud Ouest.