Les trois jeunes filles suspectées d’une violente agression filmée en pleine rue à Béziers encouraient la perpétuité, la plus lourde peine prononcée aux assises. C’est l’équivalent d’un assassinat, précise le parquet de Béziers. Évidemment, c’est la sanction encourue, si les chefs d’inculpation sont maintenus à l’issue de l’instruction. Car les faits sont graves, bien plus graves que ce que vous avez pu voir sur les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, révèle France Bleu.
Pour les deux mineures, âgées 15 et 13 ans et demi, la peine encourue est divisée par deux. C’est ce que l’on appelle l’excuse de minorité. Mais la plus âgée, seulement 19 ans, pourrait passer sa vie entière derrière les barreaux. Ces trois jeunes filles sont poursuivies pour extorsion, séquestration, enlèvement, accompagnés de tortures ou d’actes de barbarie et menaces de mort. La victime a été entendue à six reprises.
»Je ne suis pas assuré qu’elle nous ait tout dit » précise le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland. Les chefs d’inculpation retenus démontrent bien la gravité des faits. « Au cours de l’audition des jeunes filles, il y a des choses qu’on a apprises grâce à ce qu’elles ont dit, puisque la victime ne disait pas grand chose », ajoute le procureur de la République.
»Sans les vidéos, je pense que cette affaire se serait vite arrêtée sauf si la victime avait, un jour, décidé de parler. » Le procureur de la République de Béziers.
Rappel des faits
Le 27 janvier 2021, vers 17h30, dans les rues de Béziers (Hérault), une jeune fille de 18 ans a été prise à partie et agressée physiquement par un groupe de trois jeunes filles. Agées de 13, 15 et 19 ans, elles ont été mises en examen mercredi et placées en détention provisoire mercredi soir, a annoncé le parquet.
La victime est prise à partie par plusieurs personnes, deux jeunes filles de 16 et 19 ans, issues de la communauté gitane. Une complice filme avec un téléphone portable volée.
L’objectif de l’agression semble être au départ le vol du téléphone de la victime, mais très vite le racket tourne à l’acharnement. La jeune fille reçoit des gifles, des coups de poing, et des coups de pieds. Une des agresseuses l’a poursuivi et lui a tiré les cheveux pendant plusieurs minutes.
D’après les propos rapportés par Le Figaro, l’agression a débuté sur la voie publique et s’est poursuivie dans l’appartement des parents d’une des agresseuses. Selon Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers, « la victime a été conduite par la contrainte jusqu’à cet appartement et son état de tétanisation l’a empêché de fuir ».
Toujours selon le magistrat, l’agression a également été filmée par l’une des mises en cause, « à l’aide d’un téléphone portable dérobé la veille de l’agression avec violences par trois jeunes filles dans une rue de Béziers au préjudice d’une autre victime de 14 ans ». Les violences ont pris fin lorsque le père d’une des agresseuses est rentré.
« Le calvaire de la victime a pris fin avec l’arrivée du père d’une des jeunes filles qui lui faisaient croire qu’elles venaient de porter assistance à la victime après son agression par des garçons dans la rue. Le père prêta alors son téléphone à la victime pour que celle-ci appelle sa mère. La victime nous a expliqué qu’elle était tétanisée depuis le début de son agression. » explique le procureur de la république.