Entre 2000 et 2019, le Maroc enregistre une progression de 90 points en matière de protection de l’enfance. Globalement, la situation de l’enfance dans le monde s’est beaucoup améliorée, même si le nombre d’enfants vivant dans des zones conflictuelles a fortement augmenté depuis l’an 2000 rapporte l’ONG save the children .

Dans son troisième «Rapport sur l’enfance dans le monde» annuel, le constat de l’ONG Save The Children est le suivant : la situation de l’enfance s’est considérablement améliorée au cours des vingt dernières années dans 173 sur 176 pays. Signe des efforts qui ont été réalisés, en 2000, 970 millions d’enfants auraient été privés de leur enfance, d’après les critères qui sont pris en compte par l’ONG (problèmes de santé, de malnutrition, d’exclusion de l’éducation, du travail des enfants, du mariage des enfants, de grossesses précoces et de décès violents). Ce chiffre est aujourd’hui tombé à 690 millions, «ce qui signifie qu’au moins 280 millions d’enfants se portent mieux aujourd’hui que ce qui aurait été le cas il y a vingt ans», souligne Save The Children.

En revanche, l’ONG remarque que les naissances chez les adolescentes et les homicides d’enfants peinent à être réduits dans le monde, et déplore qu’«aucun progrès n’a été accompli en ce qui concerne le nombre d’enfants qui vivent dans des zones en proie à la violence et aux conflits». A l’heure actuelle, un enfant sur quatre est privé de son droit à l’enfance.

Une progression de 90 points entre l’espace de vingt ans pour le Maroc

Le Maroc fait partie des pays où «quelques» enfants sont privés de leur enfance. Un code couleur est en effet attribué, répartissant les Etats selon si «peu» d’enfants y sont privés de leur enfance, «quelques», «de nombreux» et «la plupart» des enfants. Dans le classement de l’Indice de privation de l’enfance 2019, le Maroc est classé 83e sur 176 pays, avec un score de 864 (calculé de 1 à 1 000) en hausse par rapport à l’an dernier, tandis qu’il était de 774 en 2000, soit une progression de 90 points en l’espace de vingt ans.

Les scores mesurent l’étendue des causes de privation de l’enfance qui touchent les enfants dans chaque pays, comme les décès, la malnutrition sévère, la déscolarisation et le poids qui pèse sur leurs épaules lorsqu’ils doivent assumer un rôle d’adulte dans le travail, le mariage et la maternité, précise l’ONG.

En 2017, le Maroc enregistrait un taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans de 23,3, qui correspond au nombre de décès pour 1 000 naissances vivantes. Sur la période 2013-2018, 14,9% des enfants âgés de 0 à 59 mois accusaient un retard de croissance. De plus, le taux d’enfants déscolarisés en âge de fréquenter un établissement primaire ou secondaire était de 11,5%, tandis que celui des enfants concernés par le travail d’enfants était de 8,3%. Concernant les mariages et grossesses précoces, l’ONG évalue à 11% le taux des filles âgées de 15 à 19 ans actuellement mariées ou en couple, tandis que le taux de naissances pour 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans était de 31,7 en 2016. Enfin, le taux d’homicides infantiles (pour 100 000 enfants âgés de 0 à 19 ans) était de 0,7 en 2016.

L’Algérie (63e), la Tunisie (44e) et l’Egypte (93e) font également partie des pays où «quelques» enfants sont privés de leur enfance, selon le code couleur. La Mauritanie est en revanche classée parmi les Etats où «la plupart» des enfants sont privés de leur enfance. Quant au Moyen-Orient,

les progrès en faveur des enfants depuis l’an 2000 ont largement pâti des violences et des conflits incessants. Le score de l’Irak a progressé de 82 points, passant de 686 à 768, grâce à des améliorations concernant chaque indicateur, exception faite des déplacements et de la fécondité des adolescentes. La Jordanie, qui abrite actuellement des millions d’enfants réfugiés, a augmenté son score de 52 points, passant de 857 à 909. Les décès, la malnutrition, le mariage des enfants et les naissances chez les adolescentes accusent tous une baisse de plus d’un tiers en Jordanie

, note le rapport.

Globalement, le classement de l’Indice de privation de l’enfance 2019 est dominé par Singapour, avec un score de 989, suivi de la Suède (986), la Finlande (985), la Norvège (985) et la Slovénie (985). Les cinq dernières places sont attribuées au Soudan du Sud (461), au Mali (430), au Tchad (408), au Niger (402) et à la République centrafricaine (394).

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