Sidi Drici, plombier exerçant à Melun, raconte comment lui et sa chienne, capable de détecter des molécules, ont été sollicités pour aider une association britannique à lutter contre le coronavirus. Les chiens renifleurs sont une piste envisagée par plusieurs scientifiques outre-Manche.
Sidi Drici a dressé sa chienne de 7 ans pour renifler les fuites de gaz. “Avant je passais des heures et des heures à chercher les fuites”, explique-t-il à Pourquoi Docteur.
Aujourd’hui, son Berger malinois est capable de sentir les molécules de gaz et remonter jusqu’à la fuite dans un rayon de 4km, à une profondeur maximale de 2m85, dans un laps de temps compris entre 5 et 10 minutes. “Le plus dur dans la technique de dressage, était de la faire remonter jusqu’à la fuite”. C’est désormais chose faite. “En 2019, j’ai même reçu le Trophée du chien héros dans la catégorie chien civil.”
“Elle a trouvé le Covid-19 en 25 minutes maximum”
Le flair de sa chienne est tellement développé et entraîné à détecter plusieurs molécules différentes, qu’elle peut désormais dépister celles d’un cancer du sein ou de la prostate en 20 à 120 secondes. Une prouesse due au fait qu’Ila est habituée à renifler des pistes dans de vastes espaces extérieurs. Lorsqu’elle s’y applique dans un espace fermé, où le nombre d’odeurs est donc restreint, “celle du cancer est décuplée. C’est comme entrer dans une pièce et demander où est la télévision”, précise son maître. Une aubaine pour l’un des hôpitaux de Paris qui fait appel à ses services, mais souhaite rester discret.
En cette période de crise et face à la charge de travail que suscite l’analyse des tests du Covid-19 pour les équipes médicales, le talent de sa chienne n’est pas passé inaperçu. Contacté par un laboratoire anglais, dont il conserve le nom secret pour le moment, Sidi Drici s’est rendu à Londres avec sa chienne pour faire des essais. Les chercheurs ont disposé 12 bocaux, dont l’un contenant le SARS-CoV-2. “Elle l’a trouvé en 25 minutes maximum”, se réjouit-il.
« Je fais mon devoir de citoyen »
Confidentialité oblige, Sidi Drici n’en dira pas plus sur le contrat signé avec le laboratoire londonien.
« Je me déplace à titre gracieux pour faire avancer la recherche, car j’aime les humains, poursuit-il néanmoins. L’Élysée, qui vient de me contacter par téléphone, n’a pas apprécié que mon savoir-faire soit expatrié… Mais huit laboratoires étrangers m’avaient déjà appelé auparavant. J’ai choisi Londres où j’ai déjà travaillé avec quelqu’un, et puis, ça m’évite de prendre l’avion ! »
Et d’ajouter : « Je fais mon devoir de citoyen. On n’a pas toujours respecté la nature, et aujourd’hui, elle nous le fait savoir. Il ne faut pas oublier qu’elle est bien plus puissante que la technologie d’aujourd’hui ! »