Plutôt que de rester à son domicile pendant ses congés, une infirmière du CHRU de Brest a décidé d’aider bénévolement les malades de l’hôpital de Paris. Toutefois, son initiative n’a pas fait l’unanimité.

« Lundi 30 mars 2020, quand j’ai lu dans Ouest-France que le CHRU de Brest lance un appel à volontaires pour aider les hôpitaux parisiens, mon sang n’a fait qu’un tour ! C’est ce que j’ai fait mais on me le reproche. Mon contrat avec l’hôpital de Brest n’est pas renouvelé à partir du 5 avril. Pour abandon de poste ! C’est odieux ! » rapporte Ouest-France.

Cette jeune femme est outrée, dégoûtée et énervée par ce qu’elle considère comme injuste en pleine crise sanitaire. Elle pense qu’il s’agit d’un manque de considération et de reconnaissance.

« Depuis mi-mars, l’hôpital de Brest a fermé des services pour se préparer à l’épidémie. Et des personnels se retrouvent en congés forcés, chez eux, faute d’activité. J’étais dans ce cas pour deux semaines, du 16 au 29 mars », explique l’infirmière.

Le besoin de se rendre utile

Âgée de 25 ans, cette infirmière en contrat avec le CHRU de Brest depuis juillet 2019 est mère d’un enfant de 18 mois et son époux est souffrant. Cependant, elle a répondu sans hésitation à l’appel d’urgence de l’assistance publique-hôpitaux de Paris, lancé le 20 mars 2020, en manque de personnel soignant contre le covid-19.

Le 21 mars, elle se porte volontaire « sous condition d’acceptation du CHRU ». L’hôpital Bichat lui répond le jour même. « Par mail, la directrice de garde, Hélène Gendreau, m’a assuré : « Je vais contacter la direction des ressources humaines du CHU de Brest et nous allons sécuriser cette situation »

Elle a travaillé d’abord à l’hôpital Bichat puis à Lariboisière. « J’ai enquillé six nuits exténuantes en une semaine ! » Elle précise : « À Paris, je suis seule, et confinée. Je m’expose et j’expose ma famille à des risques, mais je me sens utile ! »

Sauf qu’elle habite Brest, ainsi que sa famille !  « Le 16 mars, le CHRU s’était engagé à renouveler mon contrat ». Selon elle : « Je me fais virer parce que je suis partie prêter main-forte à l’AP-HP alors que j’aurai dû rester confinée, à Brest, à une heure et demie de mon hôpital. Pourtant le président de la République a déclaré « la guerre ». La situation en Ile-de-France est très grave. »

Thomas Bourhis, responsable de la CGT, lui apporte son soutien : « C’est une excellente professionnelle. Le problème est qu’elle est contractuelle et que la direction n’a pas apprécié son initiative d’aller à Paris. »

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