Le fabricant de produits d’hygiène Essity, dont l’un des principaux sites se trouve à Gien, souhaite attribuer des boîtiers à ses salariés destinés à limiter le risque de transmission du Covid-19.
Tous les syndicats s’opposent fermement à ce projet qu’ils jugent « infantilisant » et « intrusif ».
Ce badge s’attacherait autour du cou ou à la ceinture et émettrait un son de 85 décibels dès que l’employé se rapprocherait à moins de deux mètres d’un de ses collègues.
L’initiative a suscité une levée de bouclier de la part des employés et du syndicat CFDT. Pour lutter contre la propagation du Covid-19 parmi ses quelques 2.500 employés sur le sol français, le groupe suédois Essity a émis le souhait d’équiper ces derniers de colliers « anti-rapprochement », qui sonneraient en cas de non-respect de la distanciation physique au sein de l’entreprise.
« Complètement anxiogène »
Sans surprise, le groupe s’est heurté au refus des salariés. « C’est complètement anxiogène, ça infantilise les salariés », s’indigne la CFDT, premier syndicat dans l’entreprise. Selon les informations de la CFDT, ces colliers « émettraient un son de 85 décibels dès que la distanciation sociale ne serait plus respectée ». un système « comparable à celui qui dissuade les chiens d’aboyer », dénonce le syndicat dans un communiqué.
« L’idée, c’est de discipliner les salariés et de les rappeler à l’ordre« , dénonce Christine Duguet, déléguée syndicale CFDT, auprès de l’AFP. Pourtant, « il n’y a eu aucune contamination entre les salariés » du groupe, assure-t-elle.
« Une atteinte aux libertés individuelles »
Pour la déléguée syndicale, il s’agit là d’une « atteinte aux libertés individuelles » dont les salariés « ne veulent pas ». Selon elle, ces colliers « vont finir dans les poubelles ou rester dans les casiers, c’est n’importe quoi », précise Gentside.