Au Maroc comme partout ailleurs, le football est un sport prisé par la jeunesse et il n’est pas rare que les rencontres s’achèvent par des affrontements entre supporters.
Mais il arrive aussi parfois que face au désespoir qui les accable, ils oublient les vieilles rancoeurs.
Dans une vidéo vue plus d’un million de fois sur YouTube, on entend des supporters du club de foot casablancais Raja entonner un chant appelant à la paix sociale et déploré la corruption des puissants, lors d’une rencontre à Casablanca entre l’équipe du Raja et l’équipe congolaise du CARA Brazaville.

Dans ce pays on vit dans un nuage sombre / On ne demande que la paix sociale (…) Ils nous ont drogués avec le haschich de Ketama / Ils nous ont laissés comme des orphelins / À attendre la punition du dernier jour (…) Des talents ont été détruits par les drogues que vous leur fournissez / Comment voulez-vous qu’ils brillent? / Vous avez volé les richesses de notre pays / Les avez partagées avec des étrangers / Vous avez détruit toute une génération…, ont chanté d’une seule voix les supporters.

Baptisé “F’bladi Dalmouni”, ce chant créé en mars 2017 par le groupe musical d’ultras du Raja, Gruppo Aquile, avait à l ‘époque déjà connu un immense succès.
Footballeurs dans l’âme, les supporters n’en oublient pas pour autant les soucis du quotidien, et ce n’est pas la première fois qu’ils se servent des tribunes pour faire passer des messages politiques.
En 2015 après les attentats contre charlie Hebdo, ils n’avaient pas hésité à utiliser les tribunes pour afficher leur opposition au mouvement «Je suis Charlie».

L’année dernière, les supporters du Raja ont scandé à Rabat un autre slogan sorti des tribunes: “Vous ne voulez pas qu’on fasse des études, vous ne voulez pas qu’on travaille et vous ne voulez pas qu’on soit conscients, vous voulez qu’on soit docile et résignés, comme la tâche serait facile pour nous dominer et nous gouverner”’, souligne le journaliste et sociologue Abderrahim Bourkia.

Si leurs moyens restent “rudimentaires”, “on peut déjà parler de “militantisme” et de “partisanerie” des supporters amenés davantage à défendre les causes de leur groupe, leur club, et à dénoncer les dispositifs publics politiques et sécuritaires qui entravent leur développement et leur actions, conclu le journaliste.

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