Dans une lettre, des centaines d’employés de Google et d’Amazon protestent contre l’accord pour le projet Nimbus « pour vendre une technologie dangereuse à l’armée et au gouvernement israéliens »
Des centaines d’employés de Google et d’Amazon de diverses origines ont signé mardi une lettre ouverte publiée dans The Guardian condamnant le projet Nimbus, un contrat de 1,2 milliard de dollars signé par les deux sociétés pour vendre des services cloud à l’armée et au gouvernement israéliens.
La lettre fait référence au projet de cloud Nimbus, qui permettra aux ministères du gouvernement israélien et à d’autres entités publiques de transférer des serveurs et des services dans le cloud fournis par les deux entreprises technologiques. Jusqu’à ce que les centres de données soient construits localement – d’ici deux ans environ – les services cloud seront fournis par les centres de données AWS de Google et d’Amazon en Irlande, aux Pays-Bas et à Francfort. Toutes ces données seront ensuite transférées à celles mises en place en Israël.
Les travailleurs ont déclaré qu’ils restaient anonymes parce qu’ils « craignaient des représailles ».
« Cette technologie permet une surveillance plus poussée et une collecte illégale de données sur les Palestiniens, et facilite l’expansion des colonies illégales d’Israël sur les terres palestiniennes », indique la lettre. « Nous ne pouvons pas détourner le regard, car les produits que nous fabriquons sont utilisés pour priver les Palestiniens de leurs droits fondamentaux, forcer les Palestiniens à quitter leurs maisons et attaquer les Palestiniens dans la bande de Gaza – des actions qui ont déclenché des enquêtes sur des crimes de guerre par la Cour pénale internationale. »
« En tant que travailleurs qui font fonctionner ces entreprises, nous sommes moralement obligés de dénoncer les violations de ces valeurs fondamentales. Pour cette raison, nous sommes obligés d’appeler les dirigeants d’Amazon et de Google à se retirer du projet Nimbus et à couper tous les liens avec l’armée israélienne », lit-on dans la lettre, sans mentionner les autres entités qui seront desservies.