Le Sénégal est un pays musulman ce qui implique des milliers d’écoles coraniques, ou «daaras».
Dans ce pays en développement, la pauvreté affecte presque la moitié de la population, y compris les élèves d’école coranique, ou talibés, qui y vivent souvent de façon misérable.
Human Rights Watch avait dénoncé en juin le fait que de nombreux talibés étaient forcés à mendier pour leur maître. Les abus et les négligences avaient entraîné la mort d’une quinzaine d’entre eux ces deux dernières années.
Un tribunal sénégalais a condamné ce mercredi à deux ans de prison avec sursis le maître de l’école coranique de Ndiagne. Celui-ci enchaînait les élèves fugueurs.
Les policiers avaient bloqué tous les accès au tribunal de Louga, s’attendant aà des possibles accès de violence de la part des partisans du maître coranique.
Ces mêmes partisans qui ont eu la satisfaction de ne pas entendre parler de prison ferme malgré les réquisitions du procureur.
Il faut savoir que quelques jours plus tôt, les sympathisants du marabout, Cheikhouna Guèye, avaient complètement saccagé le tribunal suite au refus de le libérer.
Tous les prévenus ont été reconnus coupables et ont écopé de la même peine, deux ans avec sursis.
Lors de leur procès, ils ont déclaré que les enfants étaient enchaînés à la demande des parents parce qu’ils fuguaient. Ils ont rajouté qu’ils ignoraient que la pratique était interdite par la loi.
Ce qui avait mis la puce aux oreilles des autorités, c’est des photos d’un enfant errant chaînes aux pieds qui avaient été largement diffusé sur les réseaux sociaux,
Les avocats du marabout ont invoqué la coutume et ont crié à une campagne ourdie par des organisations étrangères contre les maîtres coraniques et même l’islam.
Les autorités étatiques et spirituelles sont allée chercher les instructions du calife général des mourides, l’une de ces confréries qui jouent un rôle prépondérant dans la vie quotidienne des Sénégalais.
