Helen Beristain est le parfait exemple de la citoyenne moyenne qui nourrit encore l’espoir d’un possible rêve américain. Pour preuve, la mère de famille n’a pas hésité à voter Trump aux dernières élections, le seul homme selon elle capable de “redresser” le pays.
Elle n’a pas vraiment pris au sérieux ses attaques racistes et xénophobes ou encore son désir d’édifier un mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Mariée à un Mexicain avec lequel elle a eu trois enfants, Helen ne s’imaginait pas qu’en votant pour Trump son idole, celui-ci ferait en sorte de la séparer de son époux.
Roberto Beristain son mari fait partie de ces milliers de Mexicains rentrés illégalement chez l’oncle Sam. Il est arrivé en 1998 et a tout mis en œuvre pour concrétiser ses ambitions, il est aujourd’hui à 43 ans à la tête d’un restaurant de 20 employés.
Durant 20 années de dur labeur, Roberto a œuvré pour le bien de l’Amérique et de sa famille. Malheureusement, l’arrivée de Trump au pouvoir a radicalement bouleversé la vie de la petite famille et de certainement beaucoup d’autres.
Aujourd’hui Roberto est détenu dans un centre de rétention à Kenosha, dans le Wisconsin au nord-est des Etats-Unis. Depuis le 6 février il attend d’être expulsé laissant derrière lui femme et enfants ainsi que toute une vie bâtie à la sueur de son front.
« J’aurais mieux fait de ne pas voter du tout », confie désolée Helen Beristain au quotidien local South Ben Tribune. Elle regrette aujourd’hui son choix: « J’ai voté Trump pour l’économie, nous avions besoin d’un changement », explique-t-elle amèrement.
Pourtant son mari l’avait mise en garde, étant clandestin il connaissait les risques en cas de victoire du candidat républicain. Cependant Helen était confiante pensant à tort que les mesures contre l’immigration promises par Trump ne concernaient que les «bad hombres», les délinquants mexicains.
Mais pour l’ex-magnat de l’immobilier tous les immigrés sont des «bad boys» et peu importe que leur casier soit vierge comme celui de Roberto.
Touchés par son histoire, les médias américains en ont parlé et une pétition a été lancée par la famille de Roberto Beristain afin d’empêcher l’expulsion du père de famille et chef d’entreprise.