Sylvain, alias Freakyhoody, est l’homme le plus tatoué de France et professeur des écoles dans la vie de tous les jours. « Je suis instit depuis 12 ans, raconte le tatoué, qui occupe un poste spécial, en Zone d’intervention limitée (Zil). On m’appelle, et je remplace au pied levé des instituteurs dans le secteur de Palaiseau. »
Essonne: cet instituteur tatoué de la tête aux pieds regrette de ne plus pouvoir enseigner en maternelle https://t.co/WYRuZ1jzjK pic.twitter.com/UQuXI0ejbv
— BFMTV (@BFMTV) September 21, 2020
Un professeur des écoles de l’Essonne, tatoué de la tête aux pieds, raconte sur BFMTV être menacé de ne plus pouvoir exercer dans les classes de maternelle par l’inspection académique. Et ce en raison de son apparence, qui dérange certains parents d’élèves.
« Mon inspection ne veut plus que j’aille en maternelle pour éviter de recevoir des lettres de plainte », déplore Sylvain, aussi surnommé « Freaky Hoody ». « Ils (les membres de l’Éducation nationale) veulent être tranquilles, et éviter que les parents puissent se plaindre de mon apparence ».
« Je pense être un bon professeur »
« Mon apparence n’est pas un obstacle au quotidien parce que je pense être un bon professeur et faire de mon mieux dans mon travail et progresser d’année en année », a-t-il débuté avant d’ajouter : « Elle pose problème à certaines personnes mais c’est très peu : un parent sur mille et c’est tout le temps des parents d’enfants que je n’ai pas en classe. Les enfants que j’ai en classe, on travaille bien et ils me trouvent plutôt cool ». Quelques instants plus tard, Sylvain a lâché : « J’ai fait tous les niveaux, de la petite section, au CM2 en passant par le collège mais en ce moment, je ne fais que de l’élémentaire parce que mon inspection ne veut plus que j’aille en maternelle pour éviter de recevoir des lettres de plainte. Ils veulent juste être tranquilles, ce que je peux comprendre ».
Jean-Michel Blanquer recadre la tenue des élèves
Un témoignage qui fait écho à l’actuelle polémique autour des propos de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, qui avait estimé qu’il fallait venir habillé à l’école « d’une façon républicaine » : « Il est important d’arriver à l’école dans une tenue correcte (…) Vous n’allez pas à l’école comme vous allez à la plage ou en boîte de nuit (…) Chacun peut comprendre qu’on vient à l’école habillé d’une façon républicaine. » estimait-il lundi matin sur RTL.
L’instituteur défend qu’à l’école, « il n’y a aucune règle spécifique concernant l’aspect physique ». « Il faut s’habiller de façon correcte, en évitant d’avoir des trous dans ses fringues par exemple… Pour la tenue, il faut juste ne pas afficher de signes religieux visibles, avance l’instituteur. C’est vrai qu’il faut être modélisant, mais il faut aussi prôner la différence et la liberté. » Contactée à ce sujet, l’inspection académique de Versailles n’a pas souhaité répondre à nos questions.