Le Conseil d’Etat s’est penché ce lundi sur la question du hijab sur les terrains, lors de l’examen d’un recours des « Hijabeuses » contre la Fédération française de football (FFF) qui leur interdit de jouer voilées lors des compétitions. Lors de l’audience, le rapporteur public, qui dit le droit et dont l’avis est généralement suivi, a demandé à ce que la FFF modifie son règlement.
Les « Hijabeuses » attendent avant de « crier victoire »
Il n’y a aucune « exigence de neutralité » pour les joueurs de football, et le football est « truffé » de signes d’appartenance religieuse, a martelé le rapporteur public, citant la « croix de Malte » sur les maillots des joueurs d’Auxerre ou encore les joueurs qui font le signe de croix en entrant sur le terrain. Il a aussi noté que la FIFA et « l’ensemble des fédérations sportives internationales » autorisaient le port du hijab en compétition, indique 20 minutes.
Se refusant à « crier victoire » trop vite, l’avocate du collectif, Me Marion Ogier, s’est réjouie en marge de l’audience des conclusions du rapporteur public. Elle a espéré que le Conseil d’Etat, en prenant sa décision, ne fasse « du droit, rien que du droit » sans se laisser influencer par la « politique ». Une dizaine de Hijabeuses était venue assister à l’audience.
Actuellement exclues des terrains
Avec le règlement actuel, qui a le « monopole » sur l’organisation des matchs, les joueuses portant le voile sont de facto« exclues » et doivent « renoncer à toute compétition et toute carrière ». Il a aussi noté que la Fifa et « l’ensemble des fédérations sportives internationales » autorisaient le port du hijab en compétition. Le rapporteur public a ajouté que ce sujet était « important », mettant en garde contre le « risque » que certains tentent par la suite d’« étendre » l’interdiction du voile à d’autres espaces publics.
Mardi matin, Gérald Darmanin s’est dit « très opposé » à l’autorisation pour les footballeuses de porter le hijab en compétition. « On n’a pas à porter des vêtements religieux quand on fait du sport. (…) Quand on joue au football, vous n’êtes pas obligé de savoir la religion de la personne en face de vous », a jugé le ministre de l’Intérieur sur RTL. La décision du Conseil d’Etat sera rendue sous trois semaines.