La famille indienne en question était arrivée à La Réunion en janvier dernier, par avion, se voit aujourd’hui obligée de quitter le territoire français (OQTF).
La famille avait débarqué au cabinet de Mihidoiri Ali pour lui raconter son histoire. L’histoire commença par l’ami de Mahesh, l’oncle de la famille, qui est musulman et qui avait besoin d’un lieu refuge où se cacher. Ayant pris parti d’aider ses confrères Rohingyas chassés de la Birmanie, l’ami de Mahesh s’est retourné vers la communauté hindoue et s’est réfugié avec Mahesh chez la sœur de celui-ci.
Mais en octobre 2018, la sœur de Mahesh et son mari se retrouvent victimes de violences et menacés pour avoir hébergé Mahesh et son ami musulman. La famille et leur ami musulman ont donc décidé de prendre l’avion et de fuir pour La Réunion.
Dès leur arrivée, la famille indienne, munie de visas temporaires seulement, a demandé l’asile auprès de la préfecture. Mais l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) considère l’Inde comme un pays stable et décide de refuser la demande déposée par la famille indienne. Toutefois, elle n’a toujours pas donné de réponse pour la demande de l’ami musulman de la famille.
Hier, la famille a fait appel devant la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) pour contester la décision de l’OQTF. Mais ce recours n’est plus suspensif depuis la dernière réforme du droit des étrangers.
« C’est une première, et c’est une hérésie que ce texte qui réduit le droit d’asile à peau de chagrin », a plaidé l’avocat hier, demandant l’annulation de l’OQTF, ou à défaut sa suspension jusqu’à ce que la CNDA se prononce.
Il ajoute aussi « Cela fait longtemps que Human Rights Watch ne considère plus l’Inde comme un pays sûr, alors que le gouvernement y encourage la violation des droits des minorités religieuses ».
De son côté, la préfecture défend la légalité de la décision prise suite à l’avis de l’OPFRA. Le juge des référés du tribunal administratif, qui a examiné l’affaire, rendra sa décision d’ici trois jours.