A la Courneuve, un «frotteur» s’en est pris à un policier spécialisé dans… les agressions sexuelles. Ce père de famille de 48 ans, a été «menotté, le sexe en érection» ce dimanche dans le tramway.
L’accusé ne sait où se cacher face aux magistrats du tribunal correctionnel de Bobigny ce lundi.
Ce frotteur a donc été interpellé en flagrant délit dans une rame de tramway, à la Courneuve, alors qu’il se masturbait, le pénis à la main dirigé vers le fessier d’un policier en civil.
Il est décrit comme «frustré mais normal, et donc responsable de ses actes» par l’expert psychiatre, et il n’a pas eu d’autre choix que de reconnaître les faits.
De plus, l’acte a été filmé par les collègues de la victime, qui avaient remarqué le comportement suspect du frotteur et le suivaient discrètement depuis quatre stations.
Le juge décrit la scène :
Ah oui ! Là, on distingue bien un gland, empoigné par la main gauche et dirigé vers l’usager. Les policiers vous ont d’abord pris pour un pickpocket car ils trouvaient que vous vous intéressiez de très près à la descente des usagers hommes en vous positionnant derrière eux. Puis ils ont constaté que vous colliez votre bassin à l’un d’eux à plusieurs reprises et que vous profitiez des coups de frein du tramway. Cette personne a d’ailleurs précipitamment quitté le wagon.
C’est la troisième fois que le prévenu est présenté pour des faits d’agression sexuelle.
Je traverse une période difficile. Je suis divorcé, je n’arrive pas à me refréner… Je ne sais pas ce que j’ai dans la tête, c’était la cohue et ces frottements m’excitent. Je suis malade.
L’avocat du policier rajoute :
Mon client a un sentiment de dégoût ! La filature a mal tourné. Ce n’est pas un sort réservé aux femmes. Aujourd’hui, lorsque l’on est un fonctionnaire homme, on peut aussi faire l’objet d’une agression sexuelle.
Comme le procureur, Il réclame une peine sévère, dix mois de prison avec sursis
L’avocat de la défense reprend :
Voulez-vous briser un homme pour vos statistiques ? Savez-vous quel sort l’attend en prison ? Il est coupable mais aussi victime d’un trouble qui le perturbe.
Il parle d’une situation complexe, de «misère sexuelle et affective» et Il termine en demandant «une injonction de soins et une peine sur mesure».
Finalement, dix mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, avec inscription au fichier des délinquants sexuels et obligation de traitement médical. Le prévenu a pu rentrer chez lui.