Ah Gérard Depardieu ! Ce monstre du cinéma français parti s’exiler dans une petite bourgade belge afin d’échapper au fisc et autres joyeusetés françaises. Cet épicurien à n’en pas douter se fiche bien du qu’en dira-t-on, il l’a démontré à maintes reprises en s’affichant avec les ennemis d’un occident à l’image aseptisée au formol.
Et pour couronner le tout il vient de se faire une nouvelle fois remarquer sur la Croisette dimanche. “Gégé” est venu présenter le dernier film de Rachid Djaidani dont le succès n’est plus à prouver avec Rengaine primé au festival de Cannes en 2012.
“Tour de France” est un long métrage mélangeant comédie et drame qui va plonger Gérard Depardieu dans le monde du rap et du hip-hop. Présenté dans la sélection parallèle de la Quinzaine des réalisateurs, le film a été chaleureusement accueilli et longuement applaudi. Un accueil que la légende vivante a honoré par un discours pour le moins détonnant.
L’acteur “bankable” avait apparemment déjà pris les devants en fêtant le succès du film puisqu’il est apparu quelque peu chancelant et la parole hésitante. Néanmoins cela ne l’a pas empêché de faire ce qu’il fait le mieux, ruer dans les brancards.
Il a déclaré: « C’est tellement beau de partager, de signifier ce qu’a été la souffrance de tous ces algériens, de tous ces gens qui ont été envoyés en Indochine…. Moi j’ai honte d’être français… C’est pour cette raison que j’ai préféré… (rire de la foule) ».
Un discours à l’image du personnage, un marginal sans foi ni loi, excessif, rustre mais en même temps si touchant.
Un phénomène un peu bordeline mais dont le capital sympathie ne risque pas de diminuer. Son public l’apprécie à sa juste valeur pour son côté sans-gêne et ingérable qui ne tient compte de rien ni de personne. Le “politiquement correct” il n’en a cure, sa notoriété est telle qu’il est libre de dire ce qu’il veut.