Dans une vidéo-témoignage réalisée par Brut., Halima raconte sa soirée qui a viré au drame :
« Ce soir-là, je suis allée travailler au foyer d’accueil médicalisé. Je commence mon tour comme je le fais d’habitude, il y a onze résidents qui sont tous en train de dormir (…) »
« J’entends l’alarme incendie. Ça sonne, ça sonne, ça sonne,.. Je fais le tour, je ne vois rien et du coup j’appelle la directrice pour lui dire. Elle me conseille d’appeler les pompiers.
A ce moment-là, je pousse la porte coupe-feu du couloir et là, une vague de chaleur me descend du plafond. Je voyais le plafond s’effondrer donc il fallait que je fasse super vite, j’avais pas le temps d’avoir peur. »
« J’ai pris vraiment mon courage à deux mains. Je me suis dit : « JE NE PEUX PAS PARTIR ET LES LAISSER LÀ. » J’aurais pas pu survivre à ça. »
« Il y avait un seul résident qui était trop difficile pour moi. J’étais à bout de forces. J’y arrivais plus. Donc j’ai appelé mon collègue pour qu’il vienne m’aider (…) Donc on a porté le résident, on l’a mis dans un fauteuil roulant. On l’a sorti et je l’ai juste enroulé dans un drap, pour le sortir, et en fait le drap s’est pris dans les roues et du coup ça a fait basculer le résident par terre. J’étais mal, je commençais à pleurer parce que j’avais peur de lui avoir fait mal. »
Halima : « En 7 minutes j’avais sorti tout le monde »
« Ça peut paraitre très rapide et en fait, quand on le vit, c’est super long. »
« Les résidents sont quasi tous déficients, pour certains ils sont autistes et pour certains ils ont des pathologies associées donc ils ont des troubles moteurs et intellectuels. »
« Je croyais que tout le monde était sorti, je fais le compte et la je me rends compte qu’il manque une personne. Maria est retournée se coucher. Je retourne la chercher, je me fais poursuivre par une pompier qui me somme de rester à l’extérieur. Je ne l’écoute pas parce que je pense que je suis à même de la trouver en premier, vu que je connais sa chambre, et j’accompagne Maria à l’extérieur… »
