Ludovic-Mohamed Zahed est un imam croyant, pratiquant mais aussi ouvertement homosexuel, un oxymore pour beaucoup de musulmans.
Il a passé une moitié de sa vie tiraillé entre son identité spirituelle et son identité sexuelle. Et la seconde moitié, a essayé de concilier les deux.
Il affirme haut et fort que «dans le Coran, il n’y a rien qui condamne l’homosexualité».
Pourtant c’est faux, l’homosexualité est un péché capital :
Allah nous a conté l’histoire du peuple de Lût et nous a parlé de leurs méfaits à plusieurs endroits dans le Coran : Et lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes (la cité) de fond en comble, et fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres d’argile succédant les unes aux autres [ Sourate 11 – Verset 82.]
Voilà donc le châtiment qu’Allah leur réserva à cause de leurs péchés, et notamment celui de la sodomie à travers la relation homosexuelle.
Accomplissez-vous l’acte charnel avec les mâles de ce monde ? Et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous ? Mais vous n’êtes que des gens transgresseurs.
[ Sourate 26 – Versets 165-166.]
C’est à Marseille qu’il vit, une petite salle de prière et quelques matelas pour accueillir
Des réfugiés, des gens en situation d’urgence, des personnes LGBT, des queers, des personnes trans, des jeunes en général mis à la rue en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
Cet imam a grandi entre la France et l’Algérie.
Je me revois visuellement prendre le Coran et essayer de comprendre ce qu’il tente d’exprimer, c’est quelque chose qui a toujours été présent dans mon éducation.
Mais l’adolescence, en Algérie, c’est aussi les violences. Il fallait qu’un homme soit très affirmé ou en tout cas patriarcal.
À 12 ans, Ludovic-Mohamed entre dans une école coranique, une madrasa. En quelques années, il apprend des passages entiers du Coran et il choisira le courant salafiste, plus rigoureux sur l’étude des textes, «contrairement aux frères musulmans, plus politique».
À 17 ans, son homosexualité se confirme à ses yeux.
Je voyais deux homosexuels militer pour leurs droits, et j’étais personnellement très content car enfin je voyais que je n’étais pas tout seul. En plus les gens en parlaient à la TV, ils ne recevaient pas des pierres. Mais j’étais aussi très stressé, parce que finalement j’étais comme « ça » et je me suis dit, « tu peux l’assumer mais ça va être compliqué ».
Mais comment concilier deux identités qui semblent incompatibles ?
J’étais dans l’incapacité de réconcilier cette nouvelle identité sexuelle que je commençais à découvrir et à vivre et un islam qu’on m’avait enseigné en Algérie par le biais du salafisme et de l’islam politique. … J’avais l’impression que je devais choisir entre mon bras droit et mon bras gauche, entre mon identité spirituelle, et mon identité sexuelle.
Il choisit d’arrêter toute pratique spirituelle et de vivre pleinement sa sexualité puisque tout le monde lui disaient que l’homosexualité est incompatible avec l’islam.
C’est par le biais de sa formation universitaire, notamment, que Ludovic-Mohamed Zahed, se replonge à 30 ans dans les textes sacrés du Coran. Il réalise une thèse sur les minorités au sein des communautés religieuses.
C’est finalement son passage par une école coranique salafiste qui lui permettra d’étudier, avec rigueur le Coran, et d’affirmer que «dans le Coran, il n’y a rien sur l’homosexualité».
A 30 ans j’ai été en mesure de séparer cet islam politique d’un côté, et cet islam spirituel, le vrai islam qui parle de paix et qui ne parle pas de contrôle des identités. L’homosexualité, c’est un terme qui n’existe pas dans le Coran.
Finalement, homosexuel ou imam, pourquoi choisir ? Ludovic-Mohamed Zahed, ne choisira plus, il va créer la première mosquée inclusive d’Europe, à Paris, en 2012.
Une aberration aux yeux de l’Islam et de la Sunna :
(…) Jâbir Ibn ‘Abd Allah dit : Le Prophète aleyhi salat wa salam a dit : « Ce que je crains le plus pour ma Communauté, c’est la pratique du peuple de Lût ». [Sahih Ibn Mâjah, 2093]
Ces hadîth nous enseignent que la sodomie et l’homosexualité étaient la pratique du peuple de Lût mais que même les Musulmans commettront de tels méfaits. Et le Prophète dit vrai car, en effet, certains Musulmans sont tombés dans d’aussi graves péchés. Les Savants musulmans sont unanimes sur le fait que la pratique du peuple de Lût figure parmi les péchés capitaux.