En juin, la vidéo d’un certain JP Fanguin est devenue virale. Dans une vidéo postée sur Twitter, il s’adressait aux jeunes ados qui voudraient « faire de l’argent avec lui ».
Devant son Range Rover noir, il interpellait : « Est-ce que tu préfères faire pitié et prendre le bus tous les jours, ou commencer très rapidement à faire de l’argent avec moi, grâce à ton téléphone, et pouvoir peut-être acquérir ce genre de véhicule haut de gamme ? »
Jusqu’à cette phrase devenue culte en quelques jours : « Moi, j’pense la question elle est vite répondue ». Melius, une entreprise basée à Dubai, se cacherait derrière cette promesse.
CONTACTE-MOI ET TRAVAILLONS ENSEMBLE DÈS AUJOURD’HUI. (Ce jeune cycliste de classe sociale basse et vulgaire s’est permis de me traiter de trou du c*l, c’est lamentable.) pic.twitter.com/pEaMvRKbYY
— jpzer (@jpzer5) June 8, 2020
Une enquête du Parisien, révèle que “JP est en réalité un rabatteur qui oriente ses abonnés vers une société appelée Melius. Une entreprise qui se présente comme spécialisée dans la formation au trading et les cryptomonnaies.”
Au cours de ces formations, à laquelle a assisté via Zoom le journaliste du quotidien, un commercial de la société nommé Hamza promet aux nouvelles recrues de gagner “un million d’euros” en un clin d’oeil. Pour cela, ils sont incités à acquérir un “pack de formation” en plus d’un abonnement mensuel. La valeur des packs est estimée entre 175 euros et 888 euros.
De nombreux signalements
Un terrible engrenage qui aurait entraîné un certain nombre de jeunes pendant le confinement. « La période de confinement due à la crise du COVID-19 a été propice au développement du réseau de ces plateformes, jouant sur un sentiment d’urgence et une opportunité unique à saisir », confirme l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui a reçu plusieurs signalements. « Il y a eu un pic d’alerte car les jeunes, qui restaient chez eux, étaient plus que jamais sur les réseaux sociaux où circulent des vidéos, des bannières publicitaires. Sur ces vidéos, on est dans la caricature de la réussite sociale. Mais des jeunes sont tombés dans le panneau », a confié Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection à l’AMF.
« Ma fille âgée tout juste de 18 ans m’interroge sur une société dénommée XXX (dont le siège serait à Dubaï) ; un de ses amis a délaissé ses études pour se consacrer à du « parrainage » et tente de convaincre nombre de leurs connaissances du caractère lucratif de l’opération » a ainsi confié une mère de famille de la région Auvergne-Rhône-Alpes auprès de l’AMF. Et visiblement ce n’est pas la seule.
Interrogé par 20 Minutes en Suisse, où il vit, Jean-Pierre Fanguin assure avoir simplement “entendu parler” de Mélius et ajoute qu’il “ne peut pas parler” de son “business”: “Ca brûlerait mon image et ça ferait tout s’effondrer”.