Alain Lieury a récemment publié dans « Les Cahiers pédagogiques » un article qui lui vaut d’être sous les feux des projecteurs à l’heure actuelle. Il a prouvé scientifiquement que la télé rend plus idiot.
L’enquête en question, dont il est co-auteur, fait preuve d’une grande richesse d’informations sur les performances scolaires des ados. Ainsi, 27.000 élèves de 3ème ont fait parti du panel : une série de questions sur leurs loisirs favoris ainsi que des tests QCM afin de déterminer leur niveau en maths, en compréhension et en mémoire.
La première conclusion n’est pas une surprise : regarder de façon importante la télé réalité ou les séries qui passent à la même heure (42% des ados) est la cause principale d’une forte baisse des performances scolaires (-11 points en maths et -16% au global).
« Le même panel de jeunes avait été interrogé en 2008, alors qu’ils étaient en classe de sixième, ils étaient 60% à lire un ouvrage de SF ou un policier, trois ans plus tard, ils ne sont plus que 24% ! », s’indigne le chercheur.
À notre triste époque les ados occupent leur temps libre à écouter de la musique (79%), téléphoner ou textoter (78%), surfer sur les réseaux sociaux (73%), regarder de la télé-poubelle (42%) et seulement 26% pratiquent un sport. Toutes ces activités concernent aussi bien les filles que les garçons mais les accros de la télé-réalité sont des filles à 80% !
« pour un élève moyen, celui qui n’en regarde jamais (télé-réalité) aurait 12 sur 20, contre 8,4 sur 20 pour un élève qui en regarde tous les jours ou presque, mais la chute des performances s’observe quelque soit le niveau scolaire des élèves quelque soit le milieu socio-culturel, enfant de cadre, d’ouvrier, etc. »
Alain Lieury explique pourquoi la télé-poubelle fait autant chuter les notes :
« Ce que l’on appelle le coût temporel : le temps consacré à ce loisir prend celui qui devrait être consacré à autre chose. Par ailleurs, la pauvreté du vocabulaire employé dans ces émissions. A peine 600 mots différents en moyenne contre 1000, par exemple, dans une bande dessinée, et 27.000 dans les manuels scolaires. »
Contrairement à ce qu’on peut penser, les jeux vidéos n’ont pas du tout le même effet, ils ne sont pas néfastes à l’écolier.
