L'Arabie saoudite soupçonnée d'avoir piraté le téléphone du président d'Amazon

Le téléphone de Jeff Bezos, président et fondateur d’Amazon, a été piraté en 2018 après avoir reçu un message WhatsApp du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, selon un nouveau rapport explosif du Guardian, qui cite plusieurs sources proches de l’enquête.

Bezos aurait eu un échange de texte amical avec bin Salman, après quoi Salman a envoyé un fichier vidéo – considéré comme malveillant – qui a compromis le téléphone de Bezos lors de son ouverture.

« De grandes quantités de données » ont été extraites du téléphone de Bezos en quelques heures, selon le rapport, mais on ne sait pas quelles informations ont été compromises.

Peu de temps après, des tabloïds révèlent l’infidélité de Jeff Bezos

Le rapport suggère que des responsables saoudiens auraient pu obtenir des informations privées sur Bezos avant que le National Enquirer ne publie un article sur sa relation extraconjugale en janvier 2019.

Le gouvernement saoudien a qualifié le rapport du Guardian d ‘ »absurde » dans un tweet mardi soir, appelant à « une enquête sur ces allégations afin que nous puissions avoir tous les faits. »

L’avocat de Bezos a déclaré au Guardian que Bezos « coopérait aux enquêtes« , mais a refusé de commenter davantage.

La propre équipe de Bezos a commencé à enquêter sur son téléphone en janvier 2019 après que le National Enquirer ait publié une histoire exposant son affaire extraconjugale. Après la publication de cette histoire, Bezos a écrit un article accusant la société mère du National Enquirer, American Media Inc., de le faire chanter en menaçant de publier des images nues de Bezos.

 

« Bien sûr, je ne veux pas que des photos personnelles soient publiées, mais je ne participerai pas non plus à leur pratique bien connue du chantage », écrivait Bezos à l’époque.

AMI a nié avoir fait du chantage à Bezos et a affirmé que ses journalistes avaient été informés de l’affaire de Bezos par le frère de sa petite amie.

Mais le chef de la sécurité de Bezos, Gavin de Becker, a déclaré en mars qu’une enquête interne avait révélé que les Saoudiens « avaient accès au téléphone de Bezos et avaient obtenu des informations privées ». David Pecker, le PDG d’AMI, aurait eu une relation étroite avec Mohammed bin Salman dans les mois précédant l’histoire de The National Enquirer.

L’Arabie saoudite et AMI ont toutes deux nié que des responsables saoudiens étaient impliqués dans la publication par The Enquirer de l’histoire sur Bezos.

Selon le Guardian, Bezos aurait pu être la cible du piratage saoudien car il possède le Washington Post, qui a publié une couverture critique du royaume saoudien. Le chroniqueur du Washington Post et dissident saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné en octobre 2018. La CIA a déterminé que Mohammed bin Salman avait ordonné le meurtre.

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