Le journaliste militant Taha Bouhafs, qui avait signalé sur Twitter la présence d’Emmanuel Macron, vendredi 17 janvier, dans le théâtre parisien des Bouffes du Nord en évoquant un appel à perturber la soirée, a été placé en garde à vue et déféré devant le parquet puis finalement libéré samedi soir.
Les charges requises contre lui étaient « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » et «organisation d’une manifestation non déclarée»., ont appris les médias samedi de source judiciaire.
«Tout cela est assez ridicule», a-t-il déclaré devant plusieurs personnes venues en soutien ainsi que quelques journalistes.
« J’ai l’impression qu’aujourd’hui on a rétabli le crime de lèse-majesté en Macronie.»
#TahaBouhafs est sort du tribunal pic.twitter.com/Z7vXohyMwF
— Madjid Messaoudene (@MadjidFalastine) 18 janvier 2020
Avant le début de la représentation, Taha Bouhafs avait écrit sur Twitter:
«Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle). 3 rangées derrière le président de la République. Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare… la soirée risque d’être mouvementée».
Taha Bouhafs avait ensuite demandé à ses dizaines de milliers d’abonnés s’il devait ou non lancer ses chaussures sur le président, à l’image du célèbre geste d’un journaliste irakien contre le président américain Georges W. Bush en 2008. «Je plaisante (…) la sécu me regarde bizarre là», avait-il ensuite précisé.
Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle)
3 rangées derrière le président de la république.Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer.
Quelque chose se prépare… la soirée risque d’être mouvementée. pic.twitter.com/0mfwQPwdzr
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 17 janvier 2020
«On arrête un journaliste pour avoir tweeté sur la présence du Méprisant au théâtre. Bienvenue en #Macronie», a réagi sur Twitter la député France Insoumise Danièle Obono.
Taha Bouhafs, connu pour avoir filmé Alexandre Benalla en train de violenter un couple à Paris le 1er mai 2018, avait déjà été placé en garde à vue en juin alors qu’il couvrait une manifestation en banlieue parisienne, s’attirant le soutien d’une partie de la profession. Il doit être jugé le 22 février à Créteil pour « outrage et rébellion« .