Des dizaines de milliers d’Algériens sont sortis dans les rues pour dire non au 5e mandat que brigue le président Abdelaziz Bouteflika. Ils ont répondu en masse vendredi aux appels à manifester lancés sur les réseaux sociaux.
“Pas de 5e mandat”, “Ni Bouteflika, ni Saïd” (le frère du Chef de l’Etat)
Ont scandé les manifestants, en majorité des jeunes qui ont investi le centre d’Alger pour crier leur ras le bol, rapporte l’AFP.
Oran et d’autres localités ont à leur tour manifesté leur colère contre ce énième mandat. Des cortèges se sont formés à la fin de la prière du vendredi, alors que la police déployée en nombre a gardé ses distances. Du moins jusqu’au moment où des manifestants se dirigeant vers la présidence de la République, ont été chassés par des tirs de gaz lacrymogènes.
En fin de soirée le calme était revenu, lorsque les forces de l’ordre ont dispersé les protestataires, selon l’AFP.
Ce mouvement est inédit, c’est la première fois en vingt ans de règne d’Abdelaziz Bouteflika, que les Algériens bravent les interdits pour descendre dans les rues de plusieurs régions du pays. Une mobilisation qui a surpris les autorités, il s’agit de la plus importante manifestation depuis près de dix-huit ans, depuis 2001 où toute protestation est interdite dans la capitale sans autorisation.
Abdelaziz Bouteflika, 81 ans gouverne sur les Algériens depuis de longues années, trop selon une partie de la population.
En 1999, il se présente seul à l’élection présidentielle et l’emporte de façon controversée au premier tour, avec 73,8 % des suffrages. Il sera ensuite réélu au premier tour en 2004 (85,0 % des voix), en 2009 (90,2 %) et en 2014 (81,5 %).
En 2013, il est victime d’un grave accident vasculaire cérébral, son état de santé se dégrade progressivement et malgré une mobilité réduite et de rares apparitions publiques, il reste au pouvoir. Depuis, son aptitude à gérer le pays est remise en question.