La situation est particulièrement critique dans le sud de la métropole, où le barrage d’Al-Massira, le plus important fournisseur d’eau de Casablanca, s’est presque tari. Pour assurer un approvisionnement régulier en eau, le ministère de l’Eau prévoit de mobiliser davantage le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, qui alimente déjà le nord de la ville.
La baisse des réserves en eau des principaux barrages du Maroc menace la régularité de l’approvisionnement en eau potable de plusieurs villes marocaines, notamment Marrakech, Nador, Berkane, mais aussi Casablanca, a expliqué Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, lors d’une rencontre organisée hier, jeudi 3 mars 2022 à Rabat, par le Club de la Presse, en partenariat avec l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC), sous le thème « Le défi de l’eau au Maroc »
La situation dans la région sud de Casablanca est particulièrement critique, a averti le ministre. Il faut dire que le barrage d’Al Massira, situé dans le bassin d’Oum Er Rbia, qui est le principal fournisseur d’eau pour la partie sud de la capitale économique, a un taux de remplissage de seulement 7%, soulevant de sérieuses inquiétudes quant à la continuité du approvisionnement régulier en eau potable.
Nizar Baraka a souligné que cette situation appelle un programme urgent de son ministère pour raccorder le réseau d’eau potable du nord de Casablanca à celui du sud de la métropole.
Le ministre a précisé que le réservoir hydraulique du Bouregreg, qui alimente le nord de Casablanca, sera davantage mobilisé pour l’ensemble de la ville afin que le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Rabat, devienne le principal fournisseur de la métropole. aux coupures d’eau à éviter. A noter que ce barrage a actuellement un taux de remplissage de 42%.
Par ailleurs, lors de cette rencontre, Nizar Baraka a annoncé le chantier de construction de la station de dessalement d’eau de mer du Grand Casablanca d’une capacité de 200 millions de m3 par an, extensible à 300 millions de m3 par an, à partir du 9 mars.
L’utilisation de cette usine de dessalement d’eau de mer dans la région est essentielle, d’une part pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la zone atlantique entre El Jadida et Casablanca et d’autre part pour soulager les ressources en eau du bassin Oum Er-Rbia.
Concernant la situation au niveau national, Nizar Baraka a évoqué une baisse significative des taux de remplissage des barrages au cours des quatre dernières années passant de 62% en 2018, 49% en 2019, 37% (2020) et 34% en 2021 à 32,7% actuellement.
Le ministre a également passé en revue les différents programmes dans lesquels le Maroc est impliqué en matière de gestion de l’eau, notamment la construction de 115 barrages pour atteindre une capacité totale de 24 milliards de mètres cubes au lieu des 19 milliards de mètres cubes actuels.
D’autres projets sont en cours, notamment la construction de plusieurs stations de dessalement d’eau de mer, la construction de barrages de vallée, le raccordement entre les systèmes hydrauliques et la conservation des eaux souterraines dans le cadre du Programme national de développement de l’alimentation en eau potable et d’irrigation 2020-2027.
Nizar Baraka a précisé que sur les 115 milliards de dirhams alloués à ce programme, un plan d’urgence 2021-2022 doté d’une enveloppe de 2,42 milliards de dirhams a été élaboré pour assurer l’alimentation en eau potable des bassins hydrauliques de la Moulouya, Oum He-Rbia et Tensift.