Mercredi 4 novembre, un enfant du collège Pierre-Mendes-France, à Saumur (Maine-et-Loire) est avec ses camarades en cours de français. Il a 11 ans. Il est 11 h 30. L’enseignant relève l’inattention de l’élève. L’enfant répond par cette menace : « Tu ne me parles pas comme ça, tu vas voir, mon père va venir te décapiter ! »
Un enfant, âgé de 11 ans, scolarisé du collège Pierre-Mendes-France, à Saumur (Maine-et-Loire) a menacé son professeur de français. « Mon père va venir te décapiter ! » La scène à lieu pendant le cours et devant les camarades de la classe. Le professeur a déposé plainte.
La direction de l’établissement scolaire a été prévenue, tout comme la police. L’élève, inconnu des services de police, et ses parents, ont été convoqués ce jeudi matin au commissariat de la ville pour s’expliquer sur ces faits inquiétants. Le professeur de Français a quant à lui déposé plainte. Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de sûreté urbaine.
Un enfant de 11ans a sa prof : «mon père va venir te décapiter», la police dit qu’il y’a aucune «connotation religieuse & terroriste» car les parents de l’enfant sont pas…. musulmans. Donc seuls les enfants musulmans sont poursuivis pour apologie de terrorisme @Interieur_Gouv ? pic.twitter.com/ruXfgK1UQ0
— Nacéra (@NasNacera) November 9, 2020
Des élèves musulmans arrachés à leurs parents
uatre enfants âgés de 10 ans ont été retenus pendant plus de 11 heures par la police d’Albertville, jeudi, pour des accusations qui seraient liées à « l’apologie du terrorisme », révèle Anadolu.
Interrogé jeudi soir par l’Agence Anadolu (AA), le père d’un des enfants retenus par la police a dénoncé la force démesurée employée jeudi matin par la police pour venir chercher la fillette, qui est en classe de CM2.
« Avant 7 heures, les policiers ont frappé de façon à quasiment casser la porte », se souvient le père franco-turc, encore sous l’état de choc.
« 10 policiers masqués et portant des armes longues sont entrées dans la maison », explique le parent se souvenant encore de l’agressivité et des cris des policiers.
« Ma fille de 10 ans a été accusée d’apologie de terrorisme, ils l’ont réveillée de son doux sommeil », note encore le parent se souvenant que les policiers leur ont ordonné de « tous s’asseoir ».
« Ils ont ensuite déclaré [Nous allons emmener [prénom de la fille]. Venez la chercher à 9 heures !], se souvient encore le parent.
« Ils ont pris des photos des décorations murales, essayé de trouver des indices en fouillant toute la maison. Quand nous sommes allés au commissariat après deux heures d’attente, ils nous ont posé beaucoup de questions sur nos croyances religieuses, si on fait la prière, etc. »
« Ils nous ont interrogé, chacun, ma femme et moi, deux heures durant. À part les questions sur notre religion, ils nous ont demandé ce qu’on pensait de la relation tendue entre Macron et Erdogan », explique encore le parent jugeant que les questions étaient impertinentes et parfois provocatrices.
« De la même façon, le matin, ils ont voulu clairement nous terroriser avec le bruit et la violence démesurée. Je ne comprends pas : 10 policiers hyper-armés, cherchant à, semblerait-il, défoncer notre porte, pour venir chercher ma fille âgée de 10 ans alors qu’elle dormait encore ».
Selon le parent inquiet pour sa fille retenue depuis une durée de 11 heures, cette opération « démesurément agressive et notablement effrayante » de la police serait due à des questions ou remarques faites la veille par ces 4 élèves de CM2, suite à une discussion en classe autour des caricatures peu élogieuses sur le prophète Muhammad et le meurtre de Samuel Paty, le professeur qui a été assassiné pour avoir montré ces caricatures en classe.
« Ma fille aurait fait une remarque sur le meurtre du professeur », explique le parent rappelant que son enfant n’a que 10 ans et qu’ »elle ne sait rien de tout ça ».
« Ce ne sont pas des sujets dont nous parlons à la maison », explique encore le parent, ajoutant que « tout le monde connaît notre famille. L’école nous connaît très bien ; nous avons eu plusieurs enfants qui sont allés à la même école. S’il y avait un souci de radicalisation chez nous, tout le monde le saurait », explique le parent qui apprenait à l’instant même la future libération de sa fillette de 10 ans par la police, après 11 heures de retenue, c’est-à-dire de garde à vue pour enfant…