« Nos Daron.nes » est une série de vidéos dont la première est déjà disponible sur Youtube , elle met en avant des dialogues parents-enfants, des interventions d’experts et de jeunes activistes, sur différents thèmes découlant de l’immigration. A l’initiative de l’association Ghett’Up, un réseau de jeunes acteurs qui agissent pour la revalorisation de l’image des quartiers auprès du grand public mais aussi auprès de leurs habitants eux-mêmes
Le lancement de l’initiative le 1er janvier n’est pas hasardeuse : en effet c’est la date de naissance par défaut de milliers d’immigrés, hommes et femmes, inscrite par l’Etat français sur leurs papiers. « Nos Daron.nes » a pour but d’enrayer les idées reçues sur l’immigration en mettant l’accent la variété des histoires et des parcours personnels.
L’intime et l’amour filial s’invitent dans ces échanges qui ont pour objectif de « pousser » la « jeunesse héritière de l’immigration à se réapproprier son histoire à travers celles de ses parents pour mieux dessiner son avenir et contribuer aux différents débats contemporains qui en découlent », explique Ghett’Up.
Pour la chargée de projets Ihsane Jamaleddine, « notre approche intergénérationelle apporte un angle nouveau sur ces questions et dévoile une autre version de ces conversations ». « Il s’agit de prendre notre place dans l’imaginaire collectif de notre pays et raconter une autre histoire de l’immigration et de la France, dans laquelle nous sommes héritiers et légitimes ! », fait part la fondatrice du réseau, Inès Seddiki comme le relate Saphir News.
Dans le flux de questions posées, une en particulier laisse Danny Tum sans voix. « Que pensez-vous avoir apporté à la France ? », lui demande-t-on. Là, hésitante elle peine à trouver ses mots, puis de poursuivre « rien ».
« Je ne suis pas d’accord ! Grâce à toi, la France est multiculturelle et ça, c’est super important. On t’a fait travailler dans des trucs que personne ne voudrait faire et pourtant tu y vas tous les jours, avec le sourire ! », renchérit Sothany. « J’aimerais bien que tu te vois avec mes yeux pour que tu te rendes compte que toi aussi, tu peux être fière de toi », continu-t-elle, déterminée à porter fièrement son histoire et celle de sa maman.
Naïma Yahi, historienne, raconte la difficulté qu’elle a eu pour trouver sa place dans le monde de l’enseignement supérieur pour cause, le sujet qu’elle désirait étudier, qui était la place des Maghrébins en France, a conduit sa carrière à une cause : permettre à la troisième et quatrième génération de Français issus de l’immigration des moyens qui leur permettront de faire vivre cette « fierté des parents, de la culture d’origine ».
« A moins de faire du révisionnisme historique, nous sommes intriqués dans l’histoire de France. C’est tout ce que j’ai à offrir à la France. C’est la réalité de nos héritages », déclare l’historienne. C’est pourquoi « il faut porter fièrement nos histoires singulières qui nourrissent dans un même lit une histoire collective », affirme la chercheure pour qui il faut « s’incruster dans la photo de famille » France pour « définitivement » faire des héritiers de l’immigration des Français à part entière »