L’archevêque de Toulouse Mgr Robert Le Gall a affirmé vendredi que « la liberté d’expression a des limites » et qu’« on ne peut pas se permettre de se moquer des religions, (car) on voit les résultats que cela donne ».
« On met parfois de l’huile sur le feu avec ces questions des caricatures » de Charlie Hebdo, a indiqué l’archevêque. « Il faudrait apaiser tout cela car ces caricatures sont contre les musulmans mais contre la foi chrétienne aussi », a-t-il ajouté. Faut-il arrêter de diffuser ces caricatures dans les écoles notamment ? « Je le pense profondément. On voit les conséquences, on met de l’huile sur le feu et c’est une escalade ensuite. La liberté d’expression a des limites comme toutes libertés humaines. On ferait mieux d’insister dans la devise républicaine sur la fraternité », a-t-il assuré.
Interrogé ensuite pour savoir s’il défendait la liberté de blasphémer la religion, Mgr Le Gall a répondu : « Non, personnellement, je ne pense pas. On ne se moque pas impunément des religions. On ne peut pas se permettre de se moquer des religions, on voit les résultats que cela donne ».
« On a besoin d’espace de paix »
Monseigneur Le Gall donne lui la consigne de laisser les églises ouvertes : « J’ai donné la consigne aux prêtres d’ouvrir au maximum les églises, avec prudence bien évidemment. Plus que jamais on a besoin d’espaces de paix, de prières et de recueillement qu’il s’agisse des mosquées ou des églises ».
Polémique
Pour le chef de la France insoumise, « les digues sautent ». « Un évêque excuse les crimes. Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, la liberté de blasphémer les religions est en cause », a-t-il réagi sur Twitter.
les digues sautent. Un évêque excuse les crimes. Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, la liberté de blasphémer les religions est en cause ! «On ne se moque pas impunément des religions, vous voyez le résultat que ça donne». https://t.co/BqG8wDC5ls
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 30, 2020
Pour la présidente PS de la Région Occitanie Carole Delga, « la laïcité, la liberté d’expression et le droit de critiquer toute institution religieuse sont indissociables de notre pacte démocratique et républicain. Ce n’est pas négociable ! » « Cette déclaration constitue un recul dans le processus de sécularisation de la religion catholique », a pour sa part souligné Georges Méric, le président PS du Conseil départemental de Haute-Garonne, précise 20minutes.
Je regrette les propos de l’Archevêque de Toulouse qui constituent un recul dans le processus de sécularisation de la religion catholique.
La liberté de blasphémer appartient au droit de notre #République, confirmant la liberté de penser et d’expression. https://t.co/NxGNgjmwqS— Georges Méric (@GeorgesMeric) October 30, 2020