Paris - un drapeau confédéré symbole de racisme accroché à la fenêtre d’une caserne de police

La caserne de police du 46 boulevard Bessières exhibait un drapeau confédéré, symbole raciste, à une de ses fenêtres. Le bâtiment en question se trouve à quelques centaines de mètres du Tribunal judiciaire de Paris devant lequel des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées contre les violences policières, sur fond de dénonciation du racisme.

 

Un habitant du 17e arrondissement de Paris a transmis à la rédaction de France 24 deux photos prises depuis sa fenêtre. Ce symbole jugé raciste, voire esclavagiste, par beaucoup pose question, alors qu’un vif débat sur le racisme dans la police agite la société française.

Les photos ont été prises le 30 juin vers 21 h. Au deuxième étage d’un bâtiment de la caserne de police située au 46 boulevard Bessières, on distingue très clairement le drapeau confédéré, qui recouvre presque totalement la fenêtre.

Comme le précise France 24, les photos ont pu être authentifiées grâce aux métadonnées contenues dans les fichiers originaux, consultables ici

“Sur ces deux photos, vous trouverez tout à gauche au deuxième étage le drapeau confédéré (symbole raciste) qui n’a rien à faire dans une caserne de police selon moi”, a précisé la personne nous ayant transmis les images.

Un symbole raciste

Le drapeau confédéré est composé d’un fond rouge, d’une croix bleue en diagonale et de 13 petites étoiles blanches. Elles représentent les États du Sud des États-Unis, esclavagistes, qui, pendant la Guerre de Sécession, affrontaient les États du Nord.

Aujourd’hui, la portée symbolique de ce drapeau ne fait pas l’unanimité aux États-Unis, mais il est ailleurs largement perçu comme l’emblème d’une idéologie raciste, voire suprémaciste blanche et esclavagiste. Il a notamment été massivement repris par les membres du Ku Klux Klan, une société secrète terroriste suprémaciste blanche fondée par d’anciens officiers de l’armée confédérée.

Après une polémique sur la présence de ce drapeau sur des bâtiments publics en Caroline du Sud après la tuerie de Charleston en 2015, l’historienne Nicole Bacharan avait déclaré dans le journal Libération qu’il a « notamment été très utilisé dans les manifestations contre les droits civiques des Noirs, dans les années 1960, par tous les ségrégationnistes. […] C’est toujours un emblème raciste clair comme de l’eau de roche [aux États-Unis], utilisé par les groupes d’extrême droite, et parfois par les groupes de défense du port des armes ».

En France, il est régulièrement repris par les mouvements identitaires et d’extrême droite, qui croient notamment dans la théorie du grand remplacement.

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