Un policier parisien a été placé en garde à vue ce mardi 8 décembre. Il est soupçonné d’être impliqué dans un gigantesque trafic de voitures volées avec 14 autres personnes, représentant un bénéfice d’au moins trois millions d’euros.
Plus d’une centaine de voitures volées sont concernées. Dérobées par des malfrats, elles étaient d’abord retrouvées par les enquêteurs de police, mais au lieu d’être rendues à leurs propriétaires, elles étaient maquillées et revendues au prix fort. Un trafic parfaitement huilé qui a duré au moins trois ans, révèle Le Parisien.
Sans ce gardien de la paix, seul policier impliqué, rien n’aurait été possible. Il est suspecté « d’avoir fait disparaître des véhicules du fichier des véhicules volés ». Sans la manipulation de ce service officiel de l’État, uniquement possible par des membres des forces de l’ordre, les véhicules ne pouvaient être revendus. Des faits commis dans les commissariats parisiens où il a officié, dont celui du 20ème arrondissement, précise le quotidien.
Quand un véhicule volé était retrouvé, le policier l’effaçait du fichier. Puis, ses complices se chargeaient du reste : véhicule mis au nom d’un garagiste complice, carte grise refaite une deuxième fois, recherche d’acquéreur et paiement en cash. Un des vrais propriétaires, floué, a déposé plainte contre X pour recel, visant l’État.
L’enquête de la police des polices a été si discrète que la direction du commissariat du XXe n’était pas au courant. « En dehors des dossiers de stupéfiants, on a rarement vu un trafic et une fraude de cette ampleur dans la police« , d’après une source proche du dossier. « Mais après de nombreuses vérifications, il n’y aurait qu’un seul policier impliqué. Les agents qui ont sorti les voitures de la liste des voitures volées l’ont fait en toute bonne foi, sur l’appel du principal suspect », a indiqué une autre source au Parisien.
Une source proche du dossier, interrogée par le Parisien, indique qu’«après de nombreuses vérifications, il n’y aurait qu’un seul policier impliqué, les autres auraient agi sans comprendre ce qui se tramait». Cette même source parle d’un trafic et d’une fraude d’une ampleur «rarement vue» dans la police.