Une peine de 4 ans de prison ferme, c’est la réquisition du procureur de la République de Paris à l’encontre de Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah pour avoir hébergé des « criminels ».
On peut leur reprocher le recel de malfaiteurs, mais pas le recel de malfaiteurs terroristes.
Les deux hommes qui risquent jusqu’à 6 ans de prison ne sont pas soupçonnés d’avoir participé à l’entreprise terroriste d’Abdelhamid Abaaoud mais seulement d’avoir aidé des criminels en fuite :
Ni Jawad Bendaoud, ni Mohamed Soumah ne pouvaient ignorer qu’ils apportaient leur aide à des criminels en fuite.
Le procureur décrit les deux prévenus comme des « délinquants chevronnés » et connus des réseaux de malfaiteurs :
Venir s’établir chez Jawad Bendaoud, c’est déjà qu’on est dans une volonté de dissimulation. Si l’on a rien à se reprocher, on va dans un hôtel normal.
L’accusation reste tout de même prudente sur le rôle de Jawad dans les attentats de Paris :
Ce n’est pas là le comportement de deux individus qui viennent en aide à Abdelhamid Abaaoud. A vouloir mettre un costume trop grand à Jawad Bendaoud, on en viendrait à décrédibiliser Abaaoud, et ça il ne le faut surtout pas.
Une des avocates de la partie civile donne son avis sur le spectacle donné par Jawad tout au long de son procès.
A force de détailler chaque anecdote, de répéter les choses pour que ça rentre, dans un sens, l’attitude de Jawad Bendaoud, qui n’est pas forcément stratégique, lui sert.
Dans cette dernière journée de procès Jawad finit par s’excuser et clamer son innocence :
J’ai jamais voulu faire le show! On a dit que c’était le Jawad Comedy Club, mais c’est plutôt le Jawad Tragedy Club! Cette histoire va me rendre fou, je crois que je vais écrire un livre. Comme ça, quand quelqu’un me dira ‘ah mais c’est toi? Mais t’es con?’ Je lui dirai de lire. Une chose est sûre: je n’irais pas en enfer. Ou, en tout cas, pas pour ça, parce que je n’étais pas au courant que ces mecs-là étaient des terroristes.