La buraliste qui refusait de remettre des colis à des femmes voilées a été jugée ce jeudi à Albi.
Anaïs, une jeune française de confession musulmane, avait déposé plainte pour discrimination religieuse comme trois autres plaignantes. Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) s’est constitué partie civile dans le dossier de cette plainte.
Le procureur a requis 3 mois de prison avec sursis et 3000 euros d’amende contre Marie Pinier, qui comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel pour « refus de la fourniture d’un bien en fonction d’une appartenance religieuse. » Le procureur de la République Alain Berthomieu a déclaré :
Le commerce de la buraliste est une sorte de royaume. Elle y fait sa propre loi (…) Les 4 victimes ont la même religion. Les personnes que vise Madame Pinier ce sont elles. Ce sont ces personnes (…) Madame Pinié ne peut pas dire qu’elle s’est trompé. Elle a porté atteinte aux plaignantes, les a humiliées, a touché à leur sentiment religieux, à cet élément le plus intime de leur personne. Madame Pinier doit comprendre qu’il y a des gens qui sont à l’affût de ce genre de comportement pour dire que tous les musulmans sont discriminés, ils s’en servent pour manipuler et passer à l’acte. Le fanatisme religieux se nourrit de ce genre de comportement.
La buraliste de son côté a expliqué lors de l’audience qu’elle refusait de remettre les colis aux femmes voilées parce qu’elle voyait «leur visage mais pas la tête».