En mai 2004, le monde découvre avec horreur les photos de soldats américains torturant et humiliant des prisonniers irakiens à Abou Ghraïb.
Symbole de ce scandale, la soldate Lynndie England photographiée tenant en laisse un prisonnier irakien, ou à côté d’une pyramide humaine composée de prisonniers nus entassés les uns sur les autres ou encore menacés par des chiens.
Condamnée en 2005 à 3 ans de prison, elle est radiée de l’armée selon la version officielle. Mais d’après un documentaire publié par Maktaba Amma, England aurait été libérée deux jours après son incarcération.
Lorsque les photos sont diffusées, le gouvernement américain est embarrassé surtout après avoir clamé haut et fort vouloir libérer l’Irak. L’oncle Sam dévoile enfin son vrai visage de tortionnaire.
En 2012, Lynndie England 29 ans est mère célibataire sans emploi lorsqu’elle accorde un entretien à The Daily, un journal publié sur internet.
Revenue vivre chez ses parents en Virginie-Occidentale, elle révèle n’éprouver aucune compassion pour ses victimes.
Leur vie est meilleure, ils s’en sortent mieux. Ils n’étaient pas innocents. Ils essaient de nous tuer et on voudrait que je leur présente des excuses? C’est comme si l’on demandait pardon à l’ennemi, assure-t-elle.
Lynndie England, à qui l’armée manque, raconte au journal « envoyer des lettres de candidatures partout » mais ne peut trouver d’emploi « chez McDonald’s ou Burger King » en raison de son casier judiciaire.
Ce qu’elle n’avoue pas, c’est qu’en 2009 elle est en proie à une profonde dépression après avoir été rejetée par l’armée. En 2014, sa famille l’envoie dans un centre psychiatrique où elle est torturée par le personnel et le directeur du centre, conséquence de ses agissements à Abou Ghraïb.
Sa famille porte plainte contre l’hôpital, mais le tribunal rejette les accusations et déboute les plaignants.
Aujourd’hui seule et dépressive, Lynndie England est sans emploi avec un enfant à charge.
Son petit-ami de l’époque, le caporal Charles Graner avait été condamné à dix ans de prison pour son rôle de meneur du groupe de 6 gardiens de la prison d’Abou Ghraïb.
Après avoir passé six ans et demi en prison, il est libéré pour bonne conduite en 2011.
Congénères (toutes mes excuses).