Invitée de l’émission « Il n’y a pas qu’une vie dans la vie », l’ancienne ministre, maire du 7e arrondissement et candidate à la mairie de Paris, Rachida Dati, a partagé, sur Europe 1, un épisode douloureux de son passé. Un mariage « forcé » qu’elle s’était elle-même imposé.
« Ce n’était pas du tout une contrainte de la part de mon père. Il ne me l’a pas imposé, il ne me l’a pas choisi. Simplement, il y avait une pression culturelle, dans la cité où j’habitais, de ne pas être mariée”, se souvient l’ex-Garde des Sceaux.
“Je vivais à Paris, je gagnais de l’argent, j’avais changé la vie de mes parents. Je leur avais acheté une maison, je leur avais acheté une voiture, la première machine à laver, je leur ai installé le téléphone, j’ai mis mes frères et soeurs dans une école un peu plus privilégiée, mes parents ont pris pour la première fois l’avion… Ils ont commencé à dire ‘Mais qu’est-ce qu’elle fait à Paris ?’” Il devient alors difficile pour elle d’expliquer à son entourage “qu’on avait fait des études, qu’on travaillait, qu’on n’était pas obligé de ne pas se marier tout de suite.”
La candidate à la mairie de Paris poursuit : “Mes soeurs, par exemple, se sont toutes mariées jeunes. Toutes. Il ne reste que mon avant-dernière soeur qui n’est pas mariée mais elles se sont toutes mariées jeunes.” Résultat : la jeune Rachida Dati de l’époque se sent “conditionnée par le fait que c’est bien de se marier et de faire des enfants”, alors même qu’elle est persuadée que le mariage n’est pas pour elle.
« Le mariage, c’était pas moi »
Mais dès le lendemain, elle demande l’annulation du mariage. «La justice n’a pas voulu, d’abord parce que lui ne voulait pas divorcer. Je voulais une annulation, je voulais effacer cette page y compris sur mon acte de naissance», poursuit-elle.
Sous prétexte du besoin d’une expérience à l’étranger, elle décide de quitter la France. «Jacques Attali m’a accueillie à la Banque européenne à Londres», raconte-elle. «Même Nicolas Sarkozy ne savait rien de tout ça, et je ne suis rentrée en France que quand l’annulation du mariage était quasiment acquise.»
« Simone Veil m’a aidée en me recommandant une avocate »
Plusieurs personnalités clés ont alors permis à Rachida Dati d’entrevoir la lumière au bout du tunnel. « Simone Veil m’a aidée en me recommandant une avocate », explique-t-elle. Albin Chalandon, son mentor politique, a quant à lui appelé Pierre de Bousquet, haut magistrat, « pour le sensibiliser sur cette situation ». C’est ainsi que le parquet s’est de nouveau emparé de l’affaire. « Ils ont compris qu’il y avait un vide politique », affirme Rachida Dati. « C’est comme ça qu’après, avec Nicolas Sarkozy, on a changé la loi ».
« Parce que ce n’est pas forcément les parents », insiste l’ancienne ministre. « Parfois, ce sont les jeunes femmes elles-mêmes qui s’auto-mettent dans cette situation pour ne pas poser de problème à qui que ce soit ». Il lui aura fallu trois ans pour obtenir l’annulation de ce mariage qu’elle qualifie elle-même de « forcé ». Elle en sera affranchie en 1995. « Les trois personnes qui m’ont libérée sont Simone Veil, Albin Chalandon de Pierre de Bousquet », estime Rachida Dati. « Ce n’était pas de l’audace, c’était de l’instinct de survie ».
Rachida ne semblait pas être une femme complète, elle ne le dit pas elle n’aime pas les hommes. Aussi sa mère est Algérienne, alors dés qu’elle a accédé la garde des sceaux elle adresse au préfet d’Oran en intercédant au profit de sa famille pour un logement