Diplômé de Sciences Po, Jallal Hami avait intégré la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, dans le Morbihan.
Jallal Hami était «un saint-cyrien dans l’âme, il avait des valeurs humaines et patriotiques», selon sa famille. Ce n’est pas sur le front, mais lors d’une soirée d’intégration, censée commémorer l’héroïsme des élèves de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, que le jeune sous-lieutenant a trouvé la mort en octobre 2012, indique Libération.
Le soir du drame, Jallal Hami et d’autres élèves officiers avaient pour défi de franchir un étang, situé dans l’enceinte du camp militaire et interdit à la baignade, dans le cadre d’une soirée consacrée au thème du débarquement allié en Provence, en 1944. Une eau à « 9°C et profonde de 2,70 mètres », comme l’a rappelé le quotidien régional Ouest-France. Le corps sans vie du défunt, vêtu seulement de son treillis, d’un casque et de rangers, a été retrouvé deux heures plus tard par les pompiers. Au total, huit militaires avaient été mis en examen pour homicide involontaire. Parmi eux, le général Antoine Windeck, nommé à a tête de Saint-Cyr Coëtquidan neuf semaines avant la mort de Jallal Hami, qui a bénéficié d’un non-lieu.
Sept militaires sur le banc des accusés
Cinq anciens élèves-officiers de l’école militaire et deux officiers (un colonnel et un commandant, au moment des faits) comparaissent en justice, à partir du lundi 23 novembre.
Seul un des élèves-officiers reconnaît sa participation et sa part de responsabilité, parlant de « négligence et d’imprudence » dans l’organisation de cette activité. Il était chargé de faire remonter à sa hiérarchie les informations sur la nature des activités organisées et les risques essentiels.
Un élève brillant
Diplôme de Sciences Po, Jallal Hami rêvait d’intégrer Saint-Cyr. La vie de cet élève brillant et décrit comme très sportif s’est arrêtée au fond d’un étang de son école, sans qu’aucun des nombreux témoins ne s’en aperçoive. « Jallal a été abandonné dans une eau glacée », estime l’avocat Me Jean-Guillaume Le Mintier, qui défendra la famille aux côtés de Me Camille Radot. A compter de lundi, sept prévenus seront amenés à s’expliquer sur cette dramatique nuit de « transmission des traditions ».