Ce mercredi, la ville de Porrentruy en Suisse a annoncé interdire désormais l’accès de sa piscine municipale aux étrangers. Ainsi, les français et personnes d’autres origines ne pourront plus s’y rendre. Pour justifier cette décision, les décisionnaires ont déclaré vouloir « assurer l’ordre public ».
Malgré tout, cette décision d’interdire la piscine municipale aux étrangers est illégale. Et les réactions de consternation se multiplient sur les réseaux sociaux. En effet, il est reproché à la ville de mettre tous les étrangers dans le « même panier » et d’encourager la méfiance à l’égard de l’autre.
Comme le relate le «Quotidien Jurassien», certains accusent la mairie de se cacher derrière l’excuse du Covid pour refuser les étrangers dans sa piscine municipale. Et soutenir ainsi une politique anti-frontalière.
Concernant la légalité ou non de cette décision concernant la piscine municipale, un juriste explique :
«On est liés par les traités de libre circulation. Tant que les frontières sont ouvertes, on ne peut pas créer de discrimination sur la base d’un état d’urgence sanitaire. S’il y avait une flambée de cas de Covid de l’autre côté de la frontière, ça pourrait se discuter, mais ce n’est pas le cas».
Le juriste signale également que la mesure pourrait être contestée au niveau cantonal devant la juge administrative de première instance.
De son côté, un professeur en droit constitutionnel, affirme que la fermeture de la piscine municipale aux étrangers n’est qu’une simple dérogation au principe d’égalité. En effet, Etienne Grisel explique :
«L’égalité est normalement garantie à tout le monde, mais il y a forcément des exceptions. Ces dernières peuvent être justifiées lorsqu’elles visent un but d’intérêt public.»
En attendant, la piscine municipale reste fermée aux étrangers « afin d’assurer l’ordre public et la sécurité sanitaire » comme a souhaité le souligner la mairie.